LIVE REPORT Jazz à Juan 2015 : 18 Juillet

pierre MarcusC’est à Antibes même,  sur la Place de Gaulle, que l’équipe du Jazzophone attaqua la dernière ligne droite de son marathon juanais, avec le lauréat du projet d’accompagnement La Ruche, le quartet de Pierre Marcus devenu un quintet avec l’apport de Joris Mallia au sax ténor.

Un grand moment du ‘’ off’’ de Jazz à Juan, avec les toujours belles compositions de Pierre, telles que la désormais fameuse « La sieste » Un quintet au top de sa créativité, et des jeunes musiciens déjà presque parvenus à maturité. Une toute autre musique nous attendait à la Pinède Gould, dans tous les sens du terme. Nous passâmes directement de l’intimisme à la  machinerie, avec la plus grosse soirée purement jazz du festival. Pinède bondée, atmosphère électrique, chaleur démoniaque…Et à 20h 30 tapantes, Kenny Garrett et son quartet montèrent sur sa scène, déchaînant l’ouragan avec deux premiers morceaux coltraniens en diable, avec de beaux chorus du pianiste Vernell Brown. Puis changement de rythmée avec une reprise du « St Thomas » de Sonny Rollins (adaptée sous le titre « à tes seins » par Claude Nougaro en France), qui donna le signal de la partie « calypso » du concert qui déboucha évidemment sur le fameux «  Happy People » repris en chœur par la foule. 1H15 tout de juste de concert, et pas de rappel. Peut-être Kenny était-il vexé de faire la première partie de son ami Marcus Miller, qui comme lui fut un des membres influents de l’orchestre de Miles Davis dans les années 80 ? Qui sait ?

Kenny_Garrett_2©_Keith_MajorMarcus Miller, qui  apparut en pleine forme, son éternel couvre-chef vissé au crâne, présentant son nouvel orchestre, incluant des musiciens africains et sahariens et des instruments tels que la kora et diverses percussions, qui sont présents sur son nouvel album «  Afrodeezia ».   On se chauffa sur une reprise de « Papa was a rolling stone ‘’ des Temptations, dédiée au légendaire bassiste James Jamerson, pilier de la Motown. 

Marcus_Miller©SauvagePuis une très émouvante composition «  Goré » inspirée à Marcus par sa visite à l’île des esclaves en face de Dakar,  et enfin, se joint à l’orchestre de Marcus l’invité de marque

Ibrahim-Maalouf-LiveIbrahim Maalouf et sa célèbre trompette à quarts de tons. Délire sur la scène qui compta à ce moment là onze musiciens, et un final apocalyptique sur la fameuse composition d’Ibrahim Maalouf « Illusions » » , laissant la pinède se vider de son nombreux public, et se préparer pour l’œcuménique messe du dimanche et le concert qui cloront cette  belle édition 2015.

Ecrit par Gilbert D'Alto
  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone