#Jazz & #Cinéma : « The Jazz Baroness – The patron saint of bebop : Nica de Koenigswater »

Produit par la BBC (on ne louera jamais assez la qualité de la télévision de service public britannique), ce documentaire retrace le parcours de l’un des personnages les plus atypiques et originaux de la saga du jazz.

La baronne Pannonica de Koenigswarter, dite Nica de Koenigswarter, née Rothschild, était la mécène et protectrice des jazzmen, en particulier des musiciens de bebop, dans le New York des années 50 et 60. Ce documentaire, écrit et réalisé par sa petite-nièce Hannah Rothschild, avec l’aide de la grande comédienne britannique Helen Mirren, qui est ici la voix de Nica, nous fait découvrir ou redécouvrir cette femme d’exception. Mariée jeune (22 ans) à un baron français Jules de Koenigswarter à qui pourtant tout l’opposait. Lui : rigide, sombre, sérieux, responsable, intéressé seulement par les arts martiaux. Elle : fantasque, artiste (pianiste et peintre talentueuse), se souciant peu des convenances, fort peu disposée à remplir les fonctions mondaines auxquelles son éducation semblait l’avoir destinée. Néanmoins, six enfants naîtront de leur union. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jules de Koenigswarter s’engage dans les Forces françaises libres, et Nica le suit et officie au service de la radio de la mission militaire française libre à Accra avant de s’engager à son tour le  et de devenir conductrice au service des sépultures de la 1ère division française libre.

La famille s’installe à New York après la guerre, mais le couple se sépare Jules de Koenigswarter rentre en France et Nica reste à New York où l’enchaîne sa passion pour le jazz. et sa vie de « beatnik » avant l’heure. Le documentaire s’attarde, et c’est son but,  sur les relations qu’entretient la Baronne avec les jazzmen, qui tous lui ont rendu hommage : elle était à la fois leur admiratrice, leur avocate, leur mère de substitution… Beaucoup d’entre eux qui traversaient des passages difficiles trouvèrent chez Nica gîte et couvert. Charlie Parker (qui mourut dans son appartement), Bud Powell, et surtout Thelonious Monk, qui restera son grand amour (platonique, Monk était marié à la fameuse Nellie) trouveront chez elle un refuge. Elle fut également l’auteure de Les Musiciens de jazz et leurs trois vœux (traduction française, Editions Buchet- Chastel, 2006)

Un documentaire vibrant et chaleureux sur une personnalité hors du commun.

Sources :

  • Stéphane Tamaillon et Priscilla Horviller (préf. Francis Marmande), La Baronne du jazz : La vraie vie de légende de Pannonica de Koenigswarter, Paris, Steinkis, , 160 p.
Ecrit par Gilbert D'Alto

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