#Jazz & #Littérature « Fiesta in Blue » & « Chet » par Alain Gerber

Alain Gerber, grand critique de Jazz (Jazz Magazine, entre autres), romancier, Lauréat du Prix du roman Populiste pour « Une sorte de bleu » (en anglais « A kind of blue » déjà…), animateur radio (Black & blue), nous livre dans ces livres, tous deux parus en 2007, sa vision du jazz. L’un est une compilation de textes courts provenant d’articles, d’émissions de radio ou de livrets de présentation de CDs, des portraits et souvenirs de quelques grands noms du jazz, certains illustres (Miles Davis, Django Reinhardt, Sonny Rollins…) et d’autres l’étant beaucoup moins, et l’autre une biographie semi-imaginaire, quoique très documentée, de l’ange maudit du jazzChet Baker.

Ces chroniques, ou textes, sont emplis de poésie ; de prises positions également, certaines tranchées, d’autres plus « oecuméniques » mais en il  ressort avant tout une grande tendresse pour les musiciens, héros de cette odyssée, dans le sens homèrien du terme.

Des portraits de légendes, certes, mais l’amateur de nouveautés n’y trouvera pas son compte. Ici, c’est la nostalgie qui est maîtresse du jeu. Echos d’un temps où le jazz n’était ni rock, ni électro, ni fusion, ni acid, mais tout simplement jazz, c’est à dire une musique d’inspiration afro-américaine (mais pas seulement) basée sur le blues (mais pas  seulement) et dont les bases sont le swing et l’improvisation. Ici on parle be-bop, swing, cool jazz, blues, ragtime, big bands… et aussi chanteuses, crooners, pianistes, saxophonistes, trompettistes, etc, dans une langue superbe qui valut à son auteur le prix Interallié pour l’un ses romans « Le verger du Diable« . Ce plaidoyer pro domo convaincra la majorité des auditeurs de Gerber, attachés à ces formes traditionnelles. Le portrait qu’il fait de Miles Davis est à cet égard exemplaire, on y sent l’amour que porte Gerber à Miles, et aussi sa déception quant à son nouveau style électrique. Très touchantes sont également les pages consacrées à Chet Baker, dans un ouvrage parallèle à celui-là, sobrement intitulé « Chet« , description minutieuse et romanesque d’un oiseau aux ailes brisées… Deux livres de passionné, mais aussi de grand connaisseur, si rempli d’amour pour son sujet qu’il convaincra même les plus réfractaires à la « note bleue » en leur ouvrant les portes d’un univers en tous points merveilleux.

Ecrit par Gilbert D'Alto

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