Live Report Week-end musical : Monsieur Eddy, Paolo, James et les autres.

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Très riche week end musical sur la Côte d’Azur ces derniers jours. Mais commençons par le commencement, qui était le concert donné par Eddy Mitchell et son big band à Jazz à Juan.

Absolument conquis, c’est ainsi qu’est sorti le chroniqueur du Jazzophone de ce concert. Un big band de luxe  de 20 musiciens dirigé par le saxophoniste Michel  Gaucher et le pianiste Jean-Yves d’Angelo, jazzmen de formation, augmenté de quatre choristes (deux hommes et deux fort jolies femmes) afro-américains servait d’écrin à la voix d‘Eddy, de plus en plus croonerRevisitant le côté le plus swing de son répertoire, il nous offrit un magnifique concert, tout entier placé sous le signe de la nostalgie, avec ses grandes chansons (dont il écrit toutes les paroles) qui évoquent tour à tour les cafés de son enfance, avec flippers et juke-box rempli de 45t de rock and roll, l’Amérique d’avant Woodstock, les stars d’Hollywood Bogart, Sinatra, Marylin, la France des années 60, celle des films d’Audiard. Il évoqua également plusieurs fois la mémoire de son pote Serge Gainsbourg, pour les 25 ans de sa disparition, avec un très beau « Au Bar du Lutetia » et bien sur la figure tutélaire d’Elvis Presley.

Il reprit sur des arrangements jazzy la plupart de ses grands succès de  »Sur la Route de Memphis » à « C’est un rocker » et bien d’autres, pour un public ravi dans une Pinède archi bondée. Un grand moment.

Je ne ferai aucun commentaire sur le groupe de première partie » Maryline & The Family Company » dont la chanteuse n’est autre que la fille de M.Eddy, si ce n’est qu’il a prouvé encore une fois que talent n’est pas héréditaire…

Puis nous reprîmes la route, non pas de Memphis mais de Nice, qui nous mena au soul bar le Groovin’, où se produisait James Andrews, trompettiste et chanteur venu de la Nouvelle-Orléans et frère ainé de Trombone Shorty, qui nous offrit un show abrasif, accompagné de Georges Ambrosio à la batterie et de Patrick Girardi à la basse. Classique du funk néo-orléanais et de James Brown se mêlèrent à la joie des danseurs.

James-Andrews

Le lendemain, nous retournâmes à Juan les Pins pour assister à deux très bons concerts, ceux donnés par la toujours énergique et charmante Robin Mc Kelle en première partie et par le légendaire crooner italien Paolo Conte en deuxième partieRobin Mc Kelle, dont l‘Association La Ruche co-produisit le dernier concert niçois, semble désormais axée sur la soul, non pas des années 60, comme dans son dernier album à ce jour » The heart of Memphis« , mais plutôt vers celle des années 70, comme en témoignent ses reprises de  »I can’t go for that » de Hall and Oates et de « Tainted love » de Gloria Jones.  Elle effectua également , assise seule au piano une reprise de  » Nothing Compares 2 u  » qu’elle dédia à la mémoire de son auteur Prince , ainsi qu’ à celle des victimes des attentats. Accompagnée par un solide backing band new-yorkais Eil Menezes (g), Jake Sherman (clav), Ma Brandau (b), Adam Jackson (dm) elle fit lever et chanter le public qui l’acclamait avant qu’hélas la pluie  n’écourte ce moment de pure jubilation.

robin mc kelle à juanLes orages d’été sont violents mais brefs, et après une demi heure d’attente à l’abri sous les gradins, la scène était prête pour le maestro Paolo Conte et ses neuf musiciens (3 guitaristes, 3 saxophonistes alternant au piano et au bandonéon, un violoniste, contrebasse et percussions). 79 balais au compteur, et une classe innée (74 pour Monsieur Eddy, on vieillit bien chez les papys swingueurs !), la voix à peine plus éraillée qu’à l’accoutumée, sobrement vêtu , non pas de son smoking habituel, mais d’un ensemble jean gris, polo marine  et veste noire, il s’assit au piano et entama « Sotto le stelle del jazz » ( »Sous les étoiles du jazz ») qui convenait parfaitement à l’heure et à l’endroit. Puis défilèrent les classiques « Dancing »  »Via con me » (foule en délire), « Come di » etc, sur des arrangements à la fois fins et luxuriants  dans lequel furent mis particulièrement en valeur le violon de Piergiorgio Rosso  et le saxophone ténor de Luca Velotti – Un moment de grâce. Grazie mille, signore Conte !

Paolo_Conte_2013

Le lendemain, nous retrouvâmes James Andrews en fin d’après-midi sur les hauteurs de Villefranche pour une garden-party dans laquelle il se produisit en compagnie d’un trio hétéroclite mais ultra motivé et performant composé de Selim Nini au sax alto, de notre confère Daniel Chauvet à la guitare et de son compatriote Scott Parker Allen à la basse électrique. Funk et groove, jazz New Orleans, et coucher de soleil sur la baie, que demande le peuple ?

james, dan, scott, selimNos correspondants nous ayant signalé que Pierre Marcus et son quartet avaient mis le feu à la Cave Romagnan la veille au soir, nous nous précipitâmes ensuite au Shapko Bar où le groupe se produisait ce soir là.

marcus romagnan

Le quartet, (Pierre Marcus, contrebasse, Frédéric Perréard, piano, Baptiste Herbin, alto sax, Thomas Galliano, batterie)  remarquablement soudé alterna compositions originales de Pierre et standards de Jazz, entrainé par le lyrisme fou de Baptiste. Le jeune saxophoniste ténor Joris Mallia les rejoint pour le deuxième set, avant que le jam session ne démarre, jam session à laquelle participèrent de nombreux musiciens présents dans la salle, comme Max Miguel ou Felix Joveniaux à la batterie, ainsi que des musiciens suédois de passage.

marcus shapko philou

Une grande et belle soirée pour terminer ce week-end musical riche en émotions.

Photos : D.R., Jazz à Juan, Vivi Jaquier, Z@ius, Philou Antsirabe.

Ecrit par Gilbert D'Alto
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