NOUVELLE : Un Film ou Rien

seb par philou

Le jazz n’a pas fini de nous surprendre. Héros d’une vie mouvementée, ponctué d’évènement parfois traumatisant, le jazz est bien vivant à Nice. Il nous bouscule, nous élève, nous inspire comme en littérature. Je veux faire un documentaire qui transpire L’ÂME du JAZZ à Nice ou RIEN !


POURQUOI le sourire de la connaissance a- t-il disparu de ton visage ?
Quel est ton rôle, toi, l’homme au- dessus du toit, qui joue du Jazz ?
Qui donnera la mesure ?
Qui rétablira l’harmonie ?
Qui sera ĺ ‘artiste et l’ alchimiste ?
Qui aménera la paix ?
Qui réconciliera le jazz et la philosophie pour demain ?
Où sont les ciseaux pour aborder la vérité ?
Où sont les crayons pour gagner l’oubli ?
Ou sont les questions pour mettre feu à l édifice ?
Dans la peau du jazz, de facture BeBop ,un quartet endosse son propre rôle:
dans celui du saxophoniste alto émérite, Sébastien Chaumont.
Dans celui du pianiste, Olivier Slama.
Dans celui du contrebassiste, Sébastien Lamine.
Dans celui du batteur, Thierry Larosa/Max Miguel.

Chacun de ces partenaires jouent à merveille des standards de jazz et leur partition improvisée. C’est absolument envoûtant, les sons se juxtaposent, se mêlent et s’entremêlent, bifurquèrent, et se rejoignent dans une sorte de dématérialisation du corps et de l’iinstrument, d’amplification, et de sérénité. Cela ne nous lâche pas. Nous asistons donc à un espace de création, un concert s’élabore avec rigueur et humour parfois, et nous nous deplacons avec l’oeil du cyclope, de note en note invisible, effleurant, tout sur notre passage, dans un huis clos, le décor baroque du Shapko, rue Rossetti, dans le vieux Nice et dans une temporalité de 22h à 2h du matin. Ce quartet, fait tourner la musique et le son gravite comme une sorte de danse, emmenant parfois le spectateur à la transe, dans les figures circulaires ou arithmétiques avec un sens aiguisé du jazz absolument irrésistible ! « ça swing! »

Et comme par un enchantement, sur un écran NOIR, puis BLANC, un disque vynile se superpose et pivote sur lui-même.

Puis, un vol oiseau sorti tout droit du son du saxophone, vient se poser délicatement sur la face du disque de Charlie Parker.

Est-ce le fantôme de Bird qui revient et murmure à notre oreille ?
Est-ce la mélodie de Bach en creux qui fait échos ?
Nous n’en saurons rien.

Dans l’antre du Shapko et de la Cave Romagnan, des FRERES et SOEURS de MUSIQUE tels que Denia Ridley, Märta Widler, Yael Angel, Fred d’Oeslnitz, Selim Nini, Jean Luc Danna, pour n’en citer que quelques-uns, dont la POTENTIALITÉ et la PERSONNALITÉ pimentent la vie niçoise, vibrent de l’intérieur dans un élan de GÉNÉROSITÉ, une humanité qui confine à l’acte d’amour.

boogaloo band

Tout un PROCESSUS COLLECTIF (producteur, journaliste, peintre, photographe, association…) prend une dimension de laboratoire et fait perpétuer le jazz entre tradition et modernité. COMMENT ces musiciens VIVENT le jazz au QUOTIDIEN et font de leur engagement un ART, une ATTITUDE frondeuse, entre la QUÊTE et la DURETÉ (vivre de son art n’est pas aisé), quelle passerelle ?

Étrange PARADOXE à Nice où le jazz fait partie intégrante du PATRIMOINE ARTISTIQUE, de part son HISTOIRE, et participe à un certain rayonnement (Festival international de jazz), néanmoins nous constatons une pénurie de lieu de jazz, et crève coeur , beaucoup d artistes niçois ne vivent pas décemment !

Alors quel TREMPLIN pour le jazz à Nice ?

D’une façon plus horizontale , comment le jazz s’étend de Nice à New-York ou se rénove ou s’ apporte mutuellement (Omar Avital) ?

Quoiqu’il en soit le jazz nous invite à faire le mur jusqu’au crépuscule.

Photos : Philou Antsirabe

Ecrit par Brigitte Dhrey
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