#PORTRAIT Dizzy Gillespie
De tout temps, les hommes ont ressenti le besoin de s’accrocher à des mythes, des anecdotes croustillantes qui nourrissent leur imagination et leurs fantasmes en matière de musique.
Pour le rock, la seule évocation d’Altamont, de Newport 1965 et de Woodstock pour ne citer que ceux-là suffit parfois à donner une saveur délectable à la musique.
Il en est de même pour le Jazz et je vous invite à fermer les yeux. Imaginez-vous dans la Big Apple à l’aube des années quarante…
Oui, vos paupières sont closes et en deux temps, trois mouvements, vous vous retrouvez au Minton’s Playhouse, 210 West Est 134 th ou encore au Monroe’s Uptown, 198 West 134 th en plein Harlem dans ce quartier mythique qui résonne comme un cri de ralliement du mouvement black and proud.
Regardez bien la scène. Oui. De jeunes musiciens sont prêts à s’affranchir du son mainstream qu’a désormais le Jazz pour eux. Leurs noms ? Des inconnus notoires tels que Charlie Parker, Max Roach, Monk et Dizzy Gillespie. Dizzy : Le vertigineux.
Dizzy Gillespie aurait eu cent ans ce 21 Octobre 2017 et il nous semblait important de rendre hommage à ce révolutionnaire. Dans l’inconscient collectif Dizzy ne serait-il pas désormais trop relégué au rang de simple homme charmant à l’humour ravageur ? Celui qui faisait gonfler ses joues à bloc, un peu comme un crapaud dans une trompette au pavillon incliné vers le haut. Trop réducteur ! Dizzy était bien plus que cela. Compositeur de nombreux standards, musicien novateur et technicien hors pair, Dizzy et ses amis vont bousculer et renverser les constructions harmoniques de leur musique. Adieu le swing ! Place au Be Bop pour Dizzy et sa bande de joyeux larrons ! Ils vont mettre le feu aux clubs de la 52ème avenue et mythifier une époque et un son ! Des avalanches de notes jouées à une vitesse supersonique, des cascades de sons dans un déluge sonore qui laissent stupéfaits les spectateurs. Une tempête. Le jazz sera métamorphosé à jamais. Pour notre grand plaisir.
Lassé des gigs de musiciens de quartets et autres quintets de clubs, fatigué de la vie dissolue du « Bird » (il retournera cependant enregistrer avec lui), Dizzy entrevoit d’autres styles et surtout de nouveaux horizons.
Cap sur l’introduction de la musique latine dans son jazz. Des couleurs du sud dans sa sonorité et son phrasé. Nouveau tournant. Jusqu’au bout Dizzy prouvera que seul l’amour de la musique compte et ses passages télévisuels où il sait s’auto parodier seront savoureux. Souvenez-vous par exemple de sa prestation au Muppets Show. C’est dans ce programme, qu’enfant je l’ai découvert.
Plus que jamais le Be Bop et son héritage sont vivants. Je ne sais s’il en sera de même pour vous, mais moi, en écrivant cet hommage, j’ai ressorti mes disques, du style de ce « Bird and Diz » de 1952 paru chez Verve et je n’ai vraiment pas envie de les ranger.
Oui les mythes et légendes restent, alors je ferme encore une fois les yeux, pose le bras de la platine sur mon disque et retourne à Harlem, là où tout a commencé, Monsieur Dizzy.
GREGORY PORTER NAT « KING » COLE AND ME.
Qu’on se le dise, Gregory Porter, le géant Jazz/Soul s’impose mais peut être pas là où nous l’attendions. En effet, fort du succès de ses derniers albums Be Good, Liquid Spirit, Take me to the Alley ainsi que son Live in Berlin tous plus gorgés les uns que les autres d’une grosse dose de soul fortement communicative, le natif de Sacramento a décidé de retourner à ses fondamentaux, à sa base et à la musique qui le berçait enfant.
Les Brasseurs de vent. Youngblood Brass Band en concert au Forum Nice Nord le 2 Novembre 2017
Dans le cadre des Nice Jazz Festival Sessions et avec Panda Events le Youngblood Brass Band revient proposer sa musique dans la baie des Anges le jeudi 2 novembre 2017 au Forum Nice Nord. Certains ont en mémoire leur passage en mai 2011 au Cedac de Cimiez qui cristallisa de nombreux esprits. Le Youngblood Brass Band distille depuis presque 20 ans déjà un cocktail inimitable. En voici la recette :
#JAZZ&WORLD Tony Allen retour à la source
L’Afrobeat drummer Tony Allen décidément sur le toit du monde à 77 ans après son EP « A Tribute to Art Blakey And The Jazz Messengers » sorti en Mai, histoire de rendre un émouvant hommage à son modèle Art Blakey , arrive avec un album dont on peut penser qu’il sera la pierre angulaire de sa majestueuse discographie. Avec « The Source », le natif de Lagos réalise en effet un rêve d’enfant, lui qui est un des pères fondateurs de l’Afrobeat, graver un album pour le mythique label « Blue Note ».
Comme son maître si attaché à l’Afrique dont il n’est pas nécessaire de rappeler les états de service au sein de la prestigieuse « maison note bleue », il touche les étoiles, marche sur le ciel survolant la terre rouge du continent originel, surfe sur les vagues du golfe de Guinée de son Nigéria natal.
La consécration pour Tony Allen qui n’a jamais aussi bien joué de la batterie et surtout n’a jamais été aussi libre et puissant qu’aujourd’hui dixit son saxophoniste Yann Jankielewicz qui marche sur les sentiers de la planète avec lui depuis maintenant dix ans. Ici tout n’est qu’intégrité, esthétisme sonore.
L’album, est enregistré exclusivement en analogique, philosophie vertueuse dont se réclamaient les fondateurs de Blue Note, Alfred Lion et Marx Margulis. Les harmonies rejoignent par leur nature hybride l’humain tout entier, le jazz n’étant en réalité ici qu’un mode de navigation permettant de remonter à la source africaine, aux origines de toutes les sonorités, des vibrations sincères.
De ses années de compagnon de route de Fela Kuti, Tony Allen a conservé sa patte unique d’arrangeur et cette incroyable capacité d’offrir des images à nos oreilles vite captivées par les changements, les couleurs en évolutions permanentes qui forment un canevas harmonique indéfinissable, une musique philosophique, voire mystique. Les morceaux se suivent pour former un tout. Les griots offrant un message universel de paix, d’amour.
Ses musiciens de toujours sont de la fête, mais également le prodigieux saxophoniste Rémi Sciuto et le tromboniste Daniel Zimmermann sont au service d’une musique qui offre beaucoup de liberté aux solistes. En plus de ce casting de onze musiciens, s’ajoute l’ami de longue date du batteur, Damon Albarn qui doit être ravi de participer à ce qui est déjà un album majeur.
L’Afrique plus que jamais au service du jazz : quoi de plus de normal que de retourner à la source ?
www.tonyallenafrobeat.com
TYMANSKI YASS ENSEMBLE » FREE TIBET »
L’heure est matinale et je compte les lumières des voisins qui s’allument une à une. C’est l’heure des yeux qui pleurent encore de la nuit, qu’elle fût douce ou moins bonne. C’est la moment du bol de café : il est tôt et c’est un moment prétexte à la rêverie et au voyage …
# Sur La piste d’un 33 tours ALDO ROMANO « COMPLETE COMMUNION TO DON CHERRY «
ALDO ROMANO « COMPLETE COMMUNION TO DON CHERRY «
Aborder Don Cherry n’est pas une chose très simple. Cherry est un musicien subtil, créatif et raffiné qui dans les années 50 avec notamment son compère Ornette Coleman atteint la notoriété dans le milieu du jazz en incorporant dans sa musique , un mélange de bop mais ce n’est pas tout.
Persona Non Grata

C’est le cœur meurtri et choqué devant les images de mon poste de télévision que je prends la plume chers lecteurs. Décidément de tous temps les hommes ont eu la fâcheuse tendance de croire que leur race se devait d’être supérieure à celle des autres. Et c’est bien entendu l’actualité qui me conduit, une fois de plus à cette réflexion.
Carte Postale Sonore.

Chez Tommy’s Joynt à San Francisco . Lucie Rompteau.