LE SILENCE PRÉCÈDE LA MUSIQUE ET LUI SUCCÈDE (DANIEL BARENBOIM)

A celui de Daniel Chauvet, succèdera la consonance des beaux souvenirs laissés par ce « Grand « Monsieur du Jazz. Le 8 avril dernier le paradis des jazzmen, a récupéré les notes de ce talentueux chroniqueur et musiciens niçois. L’équipe du Jazzophone a souhaité lui rendre hommage… 

Gilbert D’Alto

J’ai connu Daniel Chauvet au commencement des années 2000 alors que, critique débutant (professionnellement) je collaborais à un magazine qui se nommait « Scènes d’Azur ». Je m’occupais des chroniques de romans policiers ou Thrillers (j’étais encore libraire à l’époque) et Daniel, à la lecture de mes chroniques, me fit remarquer qu’il y avait dans celles-ci beaucoup de références au jazz, dont lui s’occupait dans ledit magazine. Il n’en fallut pas plus pour nous ayons des discussions enflammées sur notre passion commune. Plus tard, je rentrais à La Strada, et Daniel aiguisait sa plume acérée dans les colonnes de « Jazz Hot » le doyen de tous les magazines français de Jazz. Et comme ça, de festivals en concerts, de conférences de presse en cocktails, une amitié est née, malgré, ou grâce, à des goûts parfois très différents. Il n’avait pas grande estime pour le jazz fusion; et le jazz traditionnel, dit Nouvelle-Orléans, qu’en plus il pratiquait comme musicien à la contrebasse et au soubassophone, ne me passionnait que modérément. Néanmoins, de discussions en analyses, et de rencontres en rencontres, nous nous sommes retrouvés grâce à l’ami Jacky Ananou et à Valerie Castera, directrice des éditons Gilletta, à collaborer sur l’ouvrage « Nice Jazz histoire d’un festival ». Ce fut un moment jubilatoire que d’échanger les anecdotes, les souvenirs, et les fous rires qui accouchèrent de cet ouvrage. Et nous retrouvions encore une fois de plus tous deux, depuis fin 2014, comme rédacteurs du Jazzophone ! Sa disparition m’a bouleversé. C’était un homme affable, plein d’humour, d’une grande culture, et un musicien de talent. Il me manquera, il me manque déjà, énormément.

Jacques Lerognon

La première rencontre avec Daniel Chauvet, c’était avec le musicien. Au début des années 2000, une belle matinée d’hiver à La Gaude, dissimulé derrière son soubassophone, il animait, l’air sérieux, avec le groupe Swing Parade la cérémonie de remise du Trophée Jazz de la Côte d’Azur à La Gaude. On se retrouvera des années plus tard au jury de ce même prix. Puis, lors des réunions de rédaction du magazine Nouvelle Vague, je découvre le journaliste, mais surtout le passionné de jazz. Généreux, il partage avec ferveur histoires du jazz, anecdotes, conseils et même une de ses guitares. Bassiste depuis les années 60, Daniel est intarissable sur ses rencontres. Ses découvertes et ses souvenirs de jam avec des militaires américains stationnés non loin de chez lui, vers Evreux, sont croustillants à souhait. Puis de concert en concert, de chronique de disque en chronique de CD, de collègues nous sommes devenus amis. Nous pouvions, sans risque, nous engueuler à propos de tel saxophoniste ou tel pianiste que nous apprécions très diversement. Nous partagions de nombreux bons moments, même en dehors de la musique, mais invariablement, à un moment, le jazz revenait. Daniel me manque déjà, son humanité, son sourire malicieux, son enthousiasme. Le plus dur sera le prochain concert, il ne sera pas là. Il ne sera plus là

Sir Ali

Daniel était parmi les premières personnes que j’ai rencontrées en arrivant à Nice. Il se présenta à la radio (TSF Côte d’Azur) et m’invita à Golfe Juan pour découvrir le club phare du jazz Dixieland et le voir sur scène. J’ai tout de suite remarqué sa simplicité et sa sincérité, mais aussi son enthousiasme comme tout passionné…et son côté profondément humain. Surtout quand, sans prétention ni gêne, avec son sourire rassurant, il me dit « Oui, c’est du jazz de vieux et sûrement pas ta tasse de thé, mais l’ambiance est chaleureuse et on donne ce qu’on a. Tu verras, je joue de la basse et/ou du tuba… et je suis encore mieux comme pianiste !! ». J’ai ensuite croisé Daniel partout, dans les festivals et conférences de presse, au MIDEM et à La Gaude en passant par le Jammin’ Juan, aux réunions du Jazzophone… et toujours fidèle à lui, toujours avec la même allure amicale, le même sourire rayonnant… et toujours en compagnie de son épouse, également souriante et agréable. Daniel était quelqu’un de vraiment bien, au-delà de ses talents de musicien et de journaliste expert. Il va me manquer terriblement… mais je suis sûr qu’il continue à swinguer et à déclencher le bonheur, où qu’il soit.

Portrait : Monique Bornstein

Photos Jacques Lerognon

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Ecrit par Gilbert D'Alto

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