#INTERVIEW Youn Sun Nah

La chanteuse coréenne est l’artiste qui a autant de contradicteurs que d’admirateurs, car, en général les chanteuses de jazz ont le plus souvent une voix grave et Youn Sun Nah est plutôt dans les aigus, des aigus les plus extrêmes.

Les organisateurs de festivals l’invitent, car c’est quand même une grande voix qui ne laisse pas indifférent. Elle était cette année au Nice Jazz Festival (1)

La voix de porcelaine, comme certains critiques la définissent, est amoureuse de la France même si depuis 2 ans, elle vit en Corée et enregistre à New York. Amoureuse d’un pays qui lui a fait découvrir le jazz, si bien qu’en 2005, elle remporte son premier prix à Antibes Révélation Jazz. La suite va très vite, la petite Coréenne est devenue une star internationale qui n’oublie pas de chanter en français et travailler avec le nouveau petit génie de l’accordéon Vincent Peirani avec qui, elle a composé Empty Dream, sans oublier qu’elle laisse pantois ceux qui l’ont écouté chanter « Avec le temps » de Léo Ferré. C’est indéniable la force de Youn Sun Nah c’est de passer d’un extrême romantisme à une sorte d’hystérie où, elle seule peut le faire dans des aigus à se mettre des boules Quies dans les oreilles.

Youn Sun NahJ’ai vraiment essayé de chanter plus bas au début, à tel point que j’ai failli abandonner le chant…en tous cas, je ne pourrais jamais chanter comme Ella Fitzgerald ou Billie Holiday, mais vous verrez dans quelques années j’aurai vieilli, je vous surprendrai peut être…mais pour le moment, je chante beaucoup en Corée ou dans les pays asiatiques, et là, par contre, on veut m ‘entendre dans ces tons aigus.

Quel est l’origine de votre nom ?

Youn Sun Nah : En fait, Youn, c’est  Jade et Soun ça vient d’une histoire légendaire d’un roi qui en Corée n’a pas de nom…Il gouvernait bien, mais il voulait savoir s’il pouvait donner un bon ou un mauvais conseil. S’il était mauvais, il mettait une Jade qui était attachée à sa couronne…Youn, c’est le jade, Sun, c’est l’histoire de tout çà et Nah est mon nom de famille

Comment composez-vous et en quelle circonstance ?

Youn Sun Nah : Oh, vous savez, je suis plus une chanteuse qu’une compositrice, quand c’est le cas, j’ai besoin de temps, de beaucoup de temps. La même chose quand j’enregistre, il me faut un mois ou deux.

Votre amour pour la France vous amène à lire les grands auteurs, qu’en est-il?

Youn Sun Nah : Quand j’étais à l’Université en Corée, je lisais Balzac, bien sûr en coréen, mais depuis je lis en français vos grands auteurs, mais j’aime surtout les textes de vos célèbres chanteurs comme Brel, Ferré, Aznavour, parfois j’ai envie de pleurer quand j’écoute certains morceaux.

Après ses CD précédants Voyage et Lento, 4 ans après, elle nous propose She Moves In en hommage à la musique nord-américaine, d’ailleurs ce titre était celui d’un morceau d’un enregistrement en 1990 de Paul Simon. Pour son dernier CD, la rythmique est magique avec Dan Rieser à la batterie, Brad Jones à la basse et, il faut souligner que sur un titre dont l’extraordinaire Drifting (une balade de Jimi Hendrix) c’est le guitariste Marc Ribot que l’on peut découvrir. Bref, hurlante ou chuchotante, Youn Sun Nah devrait continuer à nous surprendre… même si ce n’est pas forcement du jazz diront les puristes.

www.younsunnah.com

Ecrit par Jean-Pierre Lamouroux
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