#Jazz & #Ciné : Miles Davis Birth of the Cool

Les documentaires et témoignages sur Miles Dewey Davis III alias « The prince of Darkness » « The Dark Magus » ou tout simplement Miles, icône absolue du jazz moderne, et l’une des très rares, sinon l’unique, méga-stars du genre sont légion.

Pourtant le film de Stanley Nelson Jr, produit par PBS, la seule chaîne de service public aux États-Unis, réussit à apporter un ton nouveau dans sa lecture de la vie et l’oeuvre du natif d’Alton, Illinois. Conçu comme une partition jazz, le film déroule pendant deux heures les images d’archives et la voix off déclame quelques extraits de l’autobiographie de Miles Davis, lus par un comédien imitant à merveille le timbre rauque si particulier de la voix du maître. Les témoignages sont nombreux et passionnants, ceux des musiciens bien sûr comme Jimmy Cobb, Ron Carter, Carlos Santana, Herbie Hancock, Flea, the Roots, Wayne Shorter, Quincy Jones ou le pianiste René Urtreger, son complice pour la musique de « Ascenseur pour l’Échafaud » qui rendit Miles si célèbre en France. Témoignages également de ses compagnes ou épouses, Juliette Gréco, la danseuse Frances Taylor (peut-être son plus grand amour), Betty Davis, Cicely Tyson

Tous font preuve d’un grand respect, voire d’une grande admiration pour l’homme et le musicien, évoquant avec tendresse la complexe personnalité de celui qui malgré le succès et ce qui l’accompagne, femmes, voitures de sport, tournées prestigieuses dans les plus grandes salles de concert du monde, fut néanmoins toute sa vie rongé par le racisme pratiquement institutionnel de son pays. Les témoignages de ses femmes et de ses enfants n’éludent pas non plus les démons de l’homme impénétrable parfois taciturne, irascible ou violent, rongé par les persécutions et ses addictions. Ajoutons que le film comporte de magnifiques extraits musicaux, de la période be-bop avec Charlie « Bird » Parker (« J’ai joué avec les meilleurs musiciens du monde, mais je n’ai joué qu’avec un seul génie : Charlie Parker » se plaisait à répéter Miles) à la naissance du cool avec Gil Evans, au modal avec John Coltrane jusqu’à la fusion avec Hancock, Zawinul et consorts, pour terminer avec le « doo-bop » et Marcus Miller, avant de s’éteindre dans sa maison de Malibu en 1991 à l’âge de 65 ans. Un document remarquable sur l’un des plus grands musiciens de jazz qui continue, presque 30 ans après sa mort à fasciner d’entières générations. Miles lives !

Miles Davis Birth of the Cool Documentaire à voir sur Netflix

Ecrit par Gilbert D'Alto
  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone