#Jazz & #Culture : 
Bill Evans

Le 15 février 1975, Ce jour-là je suis né au jazz. Quelle mémoire me direz-vous ! Mais non, l’événement je m’en souviens, la date, merci le net. Au Théâtre de Nice (l’ancien, le truc mal fichu, carré, fait de béton et de ferraille, aux sièges de 4L, qui trônait sur l’esplanade du Paillon) se produisait Bill Evans.

Un ami m’y avait trainé ; lui, fan depuis longtemps, moi, avec lui, un peu pour lui faire plaisir, un peu par curiosité. Cet ami, Alain (si tu me lis ?) passionné de jazz, m’avait un peu dégrossi à cette musique en me faisant écouter chez lui quelques musiciens inconnus à mes oreilles. Mais ce fut là mon premier concert de Jazz. Pas le dernier vous vous en doutez… mais pas le moindre puisqu’à l’origine d’une grande passion. Donc, Bill Evans ce soir du 15 février 75, se produisait à Nice. Je savais déjà que son aura régnait sur le jazz de ces années-là. Qu’il était considéré comme un musicien aux harmonies particulièrement élégantes et dont le style s’effaçait quelque peu derrière un sens esthétique pour le moins exacerbé. Ce qui lui vaudra d’ailleurs, un certain isolement durant la déferlante du free-jazz, lui, dont la délicatesse se serait si mal mêlée à cette mode. Au point d’être parfois taxé de « pianiste de bar », il n’en reste pas moins une figure capitale du jazz pianistique et peu de pianistes songeraient à affirmer n’avoir pas été, directement ou indirectement, influencés par lui.

Bio express et succincte: Né dans le New Jersey en 1929, il apprend le violon et la flûte dès six ans, et le piano à sept. De 1950 à 1956, il joue dans un orchestre de danse, accompagne une chanteuse, et, la même année forme son premier trio « New Jazz Conception ». En 1957 il rencontre Charles Mingus, puis Miles Davis et John Coltrane avec lesquels il participera en 1959 à un enregistrement qui fera date : « Kind of Blue »Participeront également à cet opus : Cannonball Adderley, Paul Chambers, Wynton Kelly, Jimmy Cobb. Cet enregistrement passe pour être le disque de Jazz le plus vendu de l’histoire ; vrai ou faux, il est considéré comme un des plus prépondérants de tous les temps pour cette musique.

Après ce succès Bill Evans continue sa carrière en trio avec le bassiste Scott LaFaro et Paul Motian à la batterie et publie en 1961 deux standards « Waltz for Debby«  et « Sunday at the Village Vanguard« . La mort accidentelle de LaFaro est une terrible blessure pour Bill Evans , déjà accro à la drogue. Il reformera son trio avec des changements rapides de bassiste jusqu’à Eddie Gomez en 1966 qui restera avec lui plus de dix ans. C’est avec ce trio (Eddie Gómez, mais avec Eliot Zigmund à la batterie) qu’il sera sur cette scène niçoise ce fameux 15 février 1975. Avouez que j’aurais pu tomber plus mal pour ma découverte du Jazz ! En 1977 un nouveau trio est formé avec Marc Johnson et Joe LaBarbera. Le 15 septembre 1980, il décèdera à cinquante et un ans d’une hémorragie interne due à l’abus de drogues dures.

Ecrit par Jean Bellissime
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