#Jazz et #Cinéma : Otto Preminger

Lorsque l’on parle du  jazz au cinéma, les noms qui viennent le plus souvent à l’esprit sont ceux de Clint Eastwood, Spike Lee ou encore Bertrand Tavernier, tous traités auparavant dans cette rubrique. Rares seraient les cinéphiles amateurs de jazz qui mentionneraient spontanément Otto Preminger.

Pourtant ce cinéaste juif autrichien émigré aux États-Unis (tout comme son confrère et ami Billy Wilder, l’auteur de « Certains l’aiment chaud ») a toujours donné une place prépondérante au jazz dans ses films. Arrivé à New York en 1935, Otto Preminger connaît le succès comme réalisateur dix ans plus tard avec Laura (1944), film noir mettant en vedette Gene Tierney dans le rôle titre ainsi que Dana Andrews. C’est le sixième film de Otto Preminger, mais c’est le premier sur lequel il a exercé un contrôle artistique total. La musique du film composée par David Raskin est également un succès et le thème musical du film donne à Charlie Parker l’un de ses plus grands succès lorsqu’il l’enregistre dans l’album  »Bird with Strings ».

En 1954, Otto Preminger, à l’apogée de sa carrière après avoir dirigé Marylin Monroe, va réaliser son projet le plus audacieux : « Carmen Jones« , une adaptation d’un spectacle de Oscar Hammerstein, en déplaçant la célèbre nouvelle  »Carmen » de Prosper Mérimée dans un contexte afro-américain. Carmen Jones est ainsi un des rares films de l’époque produits par un grand studio dont la distribution est entièrement noire. Carmen est interprétée par la sculpturale chanteuse de jazz et comédienne Dorothy Dandrige, à l’époque maîtresse de Otto Preminger.

Il la dirigera aussi dans l’adaptation de « Porgy and Bess »  en 1959, avec également Sammy Davis Jr. Il avait auparavant dirigé un autre membre du Rat Pack, Frank Sinatra, dans le chef-d’œuvre « L’homme au bras d’or » (1955) histoire d’un batteur de jazz junkie, sur une musique de Shelly Manne. Toujours le jazz !

Jazz encore avec « Autopsie d’un meurtre » dont la musique est confiée à Duke Ellington et est l’une des plus belles partitions du Duke. Autre clin d’oeil au jazz : dans son adaptation, de « Bonjour Tristesse » de Sagan, il choisit de faire interpréter la chanson du film par Juliette Gréco, égérie de St-Germain des Prés et ancienne compagne de Miles Davis. Tout est dit.

Ecrit par Gilbert D'Alto

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