#Jazz et #Cinéma : Spike Lee

S’il est un cinéaste dont l’oeuvre entière est marquée par le jazz et l’ensemble de la musique afro-américaine, c’est bien évidemment Spike Lee.

Fils d’un contrebassiste de jazz, Bill Lee, Spike Lee est né le 20 mars 1957 et a grandi dans le quartier de Brooklyn à New York, et fut très tôt confronté au jazz, en accompagnant son père dans les clubs où celui-ci se produisait. Élevé dans un milieu artistique et intellectuel favorisé, Spike Lee est destiné à faire partie de l’élite noire du pays. Amoureux du cinéma qu’il découvre également très tôt, et grand admirateur de Martin Scorsese (« Mes trois cinéastes préférés ? » Martin Scorsese, Martin Scorsese et Martin Scorsese » répondait-il a un journaliste à Cannes), il rejoint la Tisch School of the Arts, école de cinéma la plus renommée de la côte Est des États-Unis.

Dès son premier film « Nola Darling n’en fait qu’a sa tête » dont son père a composé la musique, et qui est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, c’est le succès immédiat. D’aucuns affirment que la communauté afro-américaine.a trouvé son cinéaste et sa voix, comme Martin Scorsese est celle des italo-américains.

C’est évidemment le cas et Spike Lee, très engagé dans la cause noire et militant acharné des droits civiques, revient à Cannes en 1989 avec un brûlot que beaucoup considèrent comme son chef-d’oeuvre « Do the right Thing »  charge puissante contre les brutalités policières dont sont victimes les Noirs. Cette fois là la musique fait côtoyer les rappers de Public Enemy et le jazzman Brandford Marsalis.

Fort de ce succès, il s’attaque à ce qui lui tient à coeur, un film sur le Jazz, en 1990 « Mo’ better blues »’ voit le jour ; avec comme interprète principal Denzel Washington sur une musique du trompettiste Terence Blanchard, complice musical de Spike Lee depuis lors.

Le film a pour but de montrer la véritable vie des jazzmen « et non pas par le petit bout de la seringue » allusion au « Bird » de Clint Eastwood, cinéaste républicain qui est souvent la cible des attaques de Spike Lee, démocrate convaincu.

Il revient à Cannes en 1991 avec « Jungle Fever » film sur les problèmes des couples interraciaux, dont la musique est confiée à Stevie Wonder et dont le principal rôle féminin est tenu par la chanteuse de jazz Lonette Mc Kee.

S’en suit le biopic sur Malcolm X toujours sur une musique de Terence Blanchard, mais dont la B.O. comprend aussi des morceaux de Billie Holiday, Aretha Franklin, etc… Il réalise ensuite une série de films de moindre importance, mais à l’heure où j’écris ces lignes va sortir sur les écrans français « Black KKKlansman » histoire véridique d’un policier noir infiltrant le Ku Klux Kan qui obtint le Grand Prix du Jury à Cannes en mai dernier, avec une B.O. très « Blaxploitation »  à faire frémir de rage Quentin TarantinoSpike Lee fights on !

Ecrit par Gilbert D'Alto
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