#Jazz & #Polar : La Nouvelle Vague

La Nouvelle Vague, cette révolution du cinéma français est avant tout le produit immédiat d’une époque (la fin des années 50 et le début des années 60 jusqu’à l’explosion de mai 68), et le fruit de la rencontre de plusieurs jeunes cinéastes. Ils ont pour nom, Louis Malle, François Truffaut, Claude Chabrol, Roger Vadim, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Melville…

Ils sont caractérisés par le rejet du cinéma français officiel et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain. Or, dans les années cinquante et soixante, qui dit Amérique, dit jazz. C’est pourquoi ils vont employer des jazzmen pour signer les bandes originales de leurs œuvres. Fascinés par l’esthétique et la morale (ou plutôt l’absence de) des films « Noirs » de Hawks, Huston, et autres Nicholas Ray, baignés d’atmosphères nocturnes et de femmes fatales, ils vont franciser le genre et en faire le véhicule de leur modernité. C’est pourquoi le polar est le passage obligé de leur désir d’un cinéma autre. Trois films sont emblématiques de ce triptyque Nouvelle Vague polar / jazz : Le célébrissime « Ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle (1958) avec la fameuse musique improvisée par Miles Davis, « Tirez sur le pianiste » (1960) de François Truffaut avec Charles Aznavour interprétant un pianiste de jazz englué dans une sombre machination, et bien sûr  »À bout de souffle » (1960) de Jean-Luc Godard avec l’ébouriffante partition de Martial Solal rythmant la folle cavale de Michel Poiccard alias Jean-Paul Belmondo.

Martial Solal avait également signé l’année précédente la B.O. de « Deux hommes dans Manhattan » de Jean-Pierre Melville, grand frère des jeunes loups de la Nouvelle Vague. Melville illustre dans ce film, la figure mythique depuis « Casablanca » du pianiste de bar, interprété ici par Solal lui-même. Il illustrera encore une fois cette figure mythique en donnant à Cathy Rosier le rôle pivot de son film « Le Samouraï avec Alain Delon.

Ce long métrage a eu une influence considérable sur Jim Jarmusch, Quentin Tarantino, John Woo ou Michael Mann. En 1960 toujours, Roger Vadim fera illustrer son adaptation des « Liaisons dangereuses » par une bande originale crée par Thelonious Monk, les Jazz Messengers et Barney Wilen.

Tous ces films, comme le jazz de cette époque, (majoritairement de style bebop) n’ont pas pris une ride et restent encore aujourd’hui des symboles de la jeunesse, de la modernité et de la liberté.

Ecrit par Gilbert D'Alto

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