#Live Report – Jazz Sotto le Stelle – Ospedaletti

Le chroniqueur du Jazzophone avait été séduit l’été dernier par ce festival convivial dans un lieu charmant avec une programmation aiguë. C’est donc tout naturellement qu’il a repris, pour deux soirées, le chemin de la cité balnéaire d’Ospedaletti dans la province d’Imperia.

C’est le quartet d’Emanuele Cisi qui faisait le concert d’ouverture avec son projet « No Eyes » dédié à la musique de Lester Young. Ses compagnons de voyage musical étaient Dino Rubino au bugle et au piano, Rosario Bonacorso à la contrebasse et le batteur newyorkais Peter Von Nostrand. Pendant plus de 90 minutes le groupe va rendre hommage au « Prez » comme l’appelait Billie Holiday, soit en reprenant des titres qu’il jouait dans les années 50 (September In The Rain, These Foolish Things, Tickle-Toe), soit par des compos de Cisi spécialement écrite comme « Prez’Dream« , une biguine jazzy. On pourrait évoquer chaque thème du set mais c’est surement « Jumpin’ With Symphony Sid » dont on gardera le plus beau souvenir. Dino Rubino, presque allongé sur sa chaise soufflant dans son bugle en duo avec Cisi tirant tous deux de très émouvantes notes.

Retour, le vendredi sur les gradins de l’auditorium comunale pour écouter Peter Erskine et son Dr UM Band. Oui, vous lisez bien, le Peter Erskine de Weather Report et de Steps Ahead. Du jazz-rock au programme donc. Mais pas seulement car leur musique s’envole vers bien d’autres cieux. Le bassiste Benjamin Shepherd au jeu virtuose a une incroyable richesse harmonique sur son Ibanez à 6 cordes. Les deux solistes John Beasley aux claviers et Bob Sheppard aux saxophones, deux vieux briscards de la scène jazz, rivalisent de talent dans leurs chorus, leurs phrases musicales. Dans l’intro de l’un des plus beaux morceaux de la soirée, Beasley revisite toute le musique du 20e siècle commençant par des harmonies à la Debussy ou Ravel auxquelles il instille, petit à petit, du swing, des fantaisies rythmiques, jusqu’à ce ses notes deviennent du jazz, du vrai. Quant au leader, Peter Erskine, derrière ses fûts et cymbales, il est- osons le terme-impérial. Tout au long du set, son drumming est puissant et d’une très grande finesse, il ne frappe jamais avec force et pourtant, il impulse une rythmique exemplaire.

On se prend à regretter que ce festival n’est pas une ou deux soirées de plus tant on a pris plaisir à assister à ses concerts où les couleurs du jazz ont brillé dans la nuit ligurienne.

Grazie à Umberto Germinale et à son piccolo staff.

A presto donc!

Jacques Lerognon

Ecrit par Jacques Lerognon

4 Commentaires

  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone