#Jazz & #Chanson : De l’eau dans le gaz…

Il y a, paraît-il, de l’eau dans le gaz entre le jazz et la java. Du moins, c’est ce que l’on retient après que l’un des représentants les plus symboliques de la chanson française nous l’ait seriné dans un de ses plus grands succès ; et la carrière de ce représentant, Claude Nougaro, que l’on savait fervent amateur de Jazz, nous amène à nous poser la question : et entre la Chanson et le Jazz, ça va comment ? 

Eh bien, beaucoup mieux qu’on ne le pense et que certains jazzophiles ou autres jazzophobes veulent bien le dire. Et ce n’est pas récent, c’est même un long et vieux flirt, presque une « love affair ».

Voyons ça :
Dans les années 30 et 40, au cinéma, la comédie musicale vit son apogée, et des chansons reprises ou créées par des jazzmen, parfois appelés en renfort par les metteurs en scène pour mettre du piment dans leurs films, vont trouver une nouvelle vie, une nouvelle signature. Les paroles, elles, restent évidemment, mais la musique, bouleversée, réveillée, s’épanouit et s’embellit de nouveaux atours, et, certaines, vont devenir de vrais standards de jazz repris par de prestigieux interprètes. On peut citer : All of me (film : Careless Lady – reprise : Billie Holiday)

et All the things you are (film : Broadway Rhythm – reprise : Ella Fitzgerald)

Ces concepts américains séduisent les Français, la radio et le phonographe d’après-guerre vont populariser des thèmes et des formations nouvelles, et les auteurs vont se plonger dans cette musique qui va leur faire oublier les années noires et découvrir le swing. Ah ! Le swing… Le swing c’est ce qui va créer des tensions entre les « chansonneux » français et les jazzmen : « la langue ne s’y prête pas », disent-ils, « elle ne pulse pas, ne vibre pas, gnagnagna »… Funeste erreur que certains vont vite tailler en pièces par leur talent, en ayant compris que si les harmonies s’allient à des accords de jazz, et ce, au service d’une jolie mélodie, alors là… Seulement voilà, ce ne fut pas facile, et encore maintenant vous trouverez des gens qui vous diront Osaka Rocka ! » (2016) : un must que la langue française et le jazz c’est impossible, en étant par ailleurs d’énergie où rock’n’ jazz se incapables de vous expliquer de façon rationnelle pourquoi. mêlent justement fort bien.

Et pourtant combien d’exemples nous montrent qu’entre la chanson française
et le jazz il y un lien très fort et qui perdure au fil des générations grâce à des artisans dévoués à la musique ; entre autres ceux-là : Charles Trenet bien sûr, qui, très vite, en a saisi la modernité et l’énergie dans beaucoup de titres (tiens, une perle jazz s’il en est : « Marie-Thérèse ») et tant d’autres, Jean Sablon,

Colette Magny,

Christiane Legrand,

Les Double-six,

les Swingle Singers,

Ricet Barrier,

Bernard Lubat,

Johnny Hess,

Michel Jonasz

d’autres que j’oublie, et l’ami toulousain cité en début d’article, dont les veines pulsaient du jazz ,et qui avait trouvé pour le fun et le swing justement « de l’eau dans le gaz entre le jazz et la java », mais pas, surtout pas, entre le jazz et la chanson, qui cheminent ensembles au fil de nos joies et de nos peines.
La vie quoi.

Ecrit par Jean Bellissime

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