Les Bons conseils du Dr Jazzophone

 #3 : Plaisir solitaire

Ami(ie) lecteur(trice) du Jazzophone, je perçois à nouveau ton regard dubitatif à la lecture du titre de cette chronique. Tu te demandes à nouveau en quoi je vais t’être utile. Tu as vraiment la mémoire courte. Nous avons déjà évoqué ce sujet lors de la dernière publication. J’ai parfois l’impression d’être Bill Murray dans « Un jour sans fin ».

Résumons la situation. Tu as réussi à mettre la petite famille à la porte pour une partie de la journée. Tu vas pouvoir t’adonner à un véritable plaisir solitaire. Je parle bien évidemment de la lecture ! Ton œil lubrique m’incite à te rappeler que le Jazzophone est une publication sérieuse, de bonne tenue et familiale. Ton fauteuil club, très confortable, est installé près de la fenêtre. Un petit coussin pour cajoler ton dos. Le plaid chaud est sur le rebord du fauteuil. Un petit verre de Bourgogne posé sur la table basse afin de maintenir les papilles en éveil. Le livre est posé sur le repose-pied : Gil Scott-Heron « Le vautour » (Cf Jazzophone #15). Tout est prêt pour passer un moment magnifique lorsque soudain, tu réalises, horrifié(e), que tu ne sais pas quels vinyles choisir pour accompagner cette lecture ? Pas de panique : on respire profondément, un peu d’eau sur la nuque et on écoute les conseils avisés du Dr Jazzophone.

Solution n°1 : plus connue sous la dénomination d’option sans risque. Faire du ton sur ton, ce qui permet d’éviter d’éventuelles fautes de goût. Tu sors l’intégrale de Gil Scott-Heron. Tu concentres ton énergie sur la période avec Brian Jackson (« Winter in America », « From South Africa to South Carolina », « Bridges » …, tu as l’embarras du choix). Tu complètes avec l’album « Reflections », pour le plaisir du morceau « Is that Jazz ? ». Nous voilà plongés directement dans l’ambiance du livre.

Solution n°2 : Restons sur des tonalités similaires. Il serait malvenu de basculer sur un autre univers que du Jazz teinté de Soul. C’est le moment d’aller chercher dans la cave un millésime du pianiste Lonnie Liston Smith (& the Cosmic Echoes). Nous allons rester sur les années 70. Tu vas poser à proximité de la platine « Expansions », « Visions of a new world » et « Cosmic Funk ». On n’est pas bien là, à la fraiche ?

Solution n°3 : tu as l’intégrale du label Black Jazz Records. Quoi ? Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Cela fait 10 minutes que j’essaie d’apporter sérénité et zénitude alors que j’aurais pu gagner du temps et aller directement à la solution n°3. On arrête de discuter et tu mets immédiatement « The second coming » de Rudolph Johnson (« The highest pleasure » est un plaisir ultime)

puis un album  de Doug Carn (« Infant Eyes » ?).

Je propose même une demi-infidélité avec « Habiba » de Kirk Lightsey & Rudolph Johnson, parce que le morceau éponyme de 12 minutes est cosmique.

Quand je vois tout l’amour que je te donne, je me demande parfois si tu me mérites !

Ecrit par Cyril Hely

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