Les dessous (chics) d’un estival festival de jazz : épisode #3

Un petit pas de côté aujourd’hui pour vous inciter à découvrir l’indispensable exposition « Femmes en jazz, une autre histoire du jazz » qui se poursuit jusqu’au 23 juillet, et on l’espère bientôt dans d’autres lieux.

Avant d’aller écouter les concerts, il faut faire un tour dans le temple de Junas pour visiter  la magnifique exposition Femmes en Jazz, une autre histoire du jazz,  pensée, imaginée, orchestrée par trois femmes Sandrine Le Maléfant, Lou Prigent et Elsa Viguier. Ce parcours permet de découvrir des femmes instrumentistes dont les carrières  se sont déroulées entre 1880 et 1970. Des pionnières, il n’y a pas d’autres mots pour désigner les musiciennes dont nous découvrons les portraits ainsi que des documents d’époque. De Lilian Hardin Armstrong pianiste, compositrice et chanteuse de talent – non, elle ne fut pas que la femme de Louis – qui l’éclipsa totalement et dont elle divorça avec fracas. Elle eut une carrière totalement méconnue actuellement et pourtant importante. Pour la petite histoire, elle décéda au cours d’un émission de télévision et les mauvaises langues disent que c’est qu’elle venait de penser à son ex-mari. On découvre petit à petit Alice Coltrane, Vivien Gerry ou bien encore la splendide Hazel Scot. Qui aurait pu encore citer leurs noms, alors que même un ignare en jazz  connait celui de Sydney Bechet…

Les photos sont émouvantes, comme celles de Valaïda Snow. Les créatrices de l’exposition font vivre chacun de ses destins de quelques documents, pochettes de disques- oui, ces dames ont enregistré – articles de journaux. Elles ont aussi  habilement parsemé sur le parcours des objets du début du vingtième siècle qui nous rendent ces destins plus proches.

Autre excellente idée, demander à cinq artistes contemporaines une illustration, leur vision d’une de ces musiciennes. Une façon de dire que le combat continue car la place des femmes dans l’art est encore à l’heure actuelle minoritaire, rappelons qu’une étude récente a montré, que, dans les musées français, seulement 3% des œuvres exposées avaient été réalisés par… La moitié de l’humanité.

Avec l’aimable autorisation de  la plasticienne Marie José Doutres

Ne manquez surtout pas cette exposition passionnnante et instructive, elle est gratuite… Et demandez à la personne présente une visite guidée, vous ressortirez avec la tête pleine d’anecdotes.

Mais aussi avec l’idée terrible, que toutes ces femmes, à un moment ou un autre, ont subi des violences sexuelles. Une exposition donc essentielle pour que cela cesse, une fois pour toutes. Et le chemin est encore long.


Et ne manquez pas ce soir, Place de l’avenir à 18h, COCCOLITE puis  à 21 dans les carrières, ANDY SHEPPARD et RITA MARCOTULLI suivi de PORTICO QUARTET

www.jazzajunas.fr

Ecrit par Corinne Naidet

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