Les dessous (chics) d’un estival festival épisode #4

Un festival de Jazz comme celui de Junas, ce sont des artistes, des groupes, mais c’est aussi toute une équipe de bénévoles qui travaille jour et nuit à la bonne marche du festival. Sans eux, pas de festival. L’occasion aujourd’hui de pénétrer dans les coulisses… Au plus près des fourmis du jazz.

Tout d’abord, l’accueil des artistes. Mireille en est responsable depuis dix ans. Un goût pour le jazz depuis toujours, mais elle avoue que depuis, son oreille devient plus curieuse plus affûtée. Un enthousiasme communicatif, et l’envie de faire plaisir aux invités, qu’ils se détendent « qu’ils se sentent comme à l maison, c’est important, ils vont travailler, ils ne doivent penser qu’à çà, on s’occupe du reste » insiste t-elle. Mylène bénévole depuis quinze ans, arrivée aussi par goût du jazz, explique que trois équipes se succèdent, l’accueil de midi, le relais vers 16 heures, la dernière assurant la fermeture…tard. « A l’arrivée de chaque artiste ou groupe on essaie de les recevoir le mieux possible, puis on les retrouve après le concert, pour le dîner ». Christian Boisson, autre bénévole – tout d’abord spectateur, les belles relations humaines qu’il avait remarquées l’ont fait adhérer au projet – précise :

« On privilégie le contact, cette relation même fugitive avec le musicien. Mais en premier, on commence par nettoyer le site en faisant particulièrement attention aux loges des artistes, afin, que, tout de suite, ils puissent avoir un endroit où se poser, avec des boissons fraîches, des fruits, des petites attentions. » Et de rajouter « Les artistes apprécient, ils parlent de nous dans les remerciements sur scène ! »

Junas, c’est deux cents personnes à nourrir chaque jour.  Cécile, traiteure professionnelle, dans le festival depuis plus de dix ans.

« Cela commence en fait bien en amont du festival : dix jours avant, on fait les courses, on prépare tout ce qui peut être fait, des commandes. Puis la journée commence vers 8h, pour le service de midi. Et cela s’arrête vers 23h, on n’a pas vraiment de pause. » Les menus, c’est elle qui les imagine, les organisateurs lui font confiance, depuis tant d’années. « On fait aussi très attention aux demandes spéciales, les vegans, il y en a pas mal parmi les musiciens, mais aussi les allergies, ça, on y fait attention, j’ai ma feuille de route. »

Beaucoup de personnes, de bénévoles épaulent le « catering ». Laurence, Guy, Thierry, Gérard, les deux petits nouveaux, souvent spectateurs depuis des années, puis qui passent de l’autre côté. L’ambiance parmi l’équipe est bon enfant, familiale.  Ils sont toujours là pour apporter une assiette, un verre aux musiciens, souvent fatigués après les balances. Ils ont l’œil sur tout…

Fonction essentielle, l’équipe des chauffeurs. Une douzaine de personnes coachée, coordonnée par Liliane. Deux mini vans, et puis des voitures particulières. Avec un sourire malicieux, Liliane précise « Quand un bénévole arrive avec un monospace, ou une familiale, on est content. » là aussi, le travail commence dix jours à l’avance, on prépare les plannings, essayant de ménager chacun, c’est un travail harassant. Premier départ, 3 heures du matin pour accompagner à l’aéroport de Marseille pour l’avion de six heures. Malgré le planning, beaucoup d’aléas, des avions, des trains en retard. Et des musiciens qui ratent le départ ! Mais on trouve toujours un arrangement, un bénévole qui prend le relais. «  Et, depuis que je suis là, pas une panne ! C’est un soulagement… » Par contre, une complication, pour consulter les sites d’aéroport ou les gares, pratiquement pas de réseau dans les Carrières…

Chacun d’entre eux a des anecdotes, des souvenirs magiques. Liliane, toute surprise qu’un musicien ait gardé son numéro de téléphone et la contacte trois ans après. Comme un artiste célèbre, un peu taiseux, qui a commencé à être disert… Après trois ti punch. Ou bien la rencontre avec Sandrine Bonnaire, compagne d’un autre musicien, solaire, souriante, passionnante. Et puis, tous surenchérissent sur Michel Portal, trois groupies, aux petits soins pour lui, se disputant pour aller le servir dans sa loge. Des fourmis… butineuses et admiratives. Tout se termina avec une leçon d’harmonie.  Et le soir, où en compagnie d’Henri Texier, un oiseau s’invita au concert. Portal lui fit un brin de conduite, et l’oiseau répondit. (A star was born). Le concert était fini, les lumières s’éteignent. Et le public voit revenir le clarinettiste sur scène avec un bandonéon. Une demi-heure de pur bonheur. Ou lorsqu’un orage obligea le staff à déménager le repas dans la salle municipale : Eric Truffaz  et Magnus Öström, les remercièrent en improvisant un bœuf pour l’équipe…..

C’est pas si mal, la vie de fourmis en festival !

Et ne manquez pas ce soir, Place de l’avenir à 18h, BY THE SKET puis  à 21 dans les carrières, GOGO PENGUIN suivi de NUBIYAN TWIST

www.jazzajunas.fr

Ecrit par Corinne Naidet

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