Live Report : Brad Mehldau en solo au Théâtre Lino Ventura

Brad_MehldauConcert exceptionnel en solo de Brad Mehldau le jeudi 11 mars 2016 au Théâtre Lino Ventura à Nice. Devant une assistance nombreuse et attentive, Brad Mehldau, définitivement l’un des plus grands pianistes de jazz du monde, ouvrit le concert par une totale improvisation, laissant les spectateurs pantois devant tant de créativité et de virtuosité.

Nous fûmes particulièrement impressionnés par sa technique à la main gauche qui donnait l’impression d’entendre parfois deux pianistes. Après cette partie purement improvisée, comme il nous l’expliqua gentiment après (en français, du moins au début), il se lança dans une version très personnelle du standard « Yesterdays », qu’il enchaina, preuve de son éclectisme, avec une très belle mélodie en trois temps, la valse pop « Til I die » de Brian Wilson des  Beach Boys. Retour au jazz ensuite avec une interprétation magistrale et pleine de feeling du standard « I fall in love too easily«  rendu célèbre par Miles Davis et par la version chantée de Chet Baker. Retour à la pop ensuite avec un medley Beatles (Brad les adore et joue beaucoup de leurs thèmes), qui allia « And I love her « et « The fool on the hill. » On put ainsi admirer à la fois l’ éclectisme de Brad, et sa grande culture musicale, qui lui permet d’intégrer dans son jeu à la fois  les influences de Chopin, Ravel ou Debussy, l’histoire complète du piano jazz du Ragtime au Free, avec bien sur, l’influence prédominante de Bill Evans (qui comme lui, d’ailleurs, eu du longtemps se battre contre ses addictions.) et les mélodies de la pop et du rock qui ont bercé son adolescence (Brad a 45 ans), de Paul Simon à Nirvana

Il enchaîna justement avec le fameux «  Don’t Think twice , it’s alright » de Bob Dylan, dans une version qui enthousiasma la foule, et morceau gagnant à l’applaudimètre. Et ensuite, vint le blues… Une improvisation échevelée sur le « Lonely Avenue » de Ray Charles, et une version « brise-coeur » du classique ‘’ How long has this been going on » de George Gershwin, l’un de ses compositeurs favoris. Acclamé par un public debout et ravi, Brad revint pour un rappel lui aussi complètement improvisé, et un final de toute beauté, sur le blues, encore une fois. Un concert absolument mémorable.

Ecrit par Gilbert D'Alto
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