Depuis plus d’une décennie, quand le printemps revient, le Nice Jazz Orchestra s’installe pour deux concerts au théâtre Francis Gag du Vieux-Nice. Le Jazzophone ne saurait manquer ce rendez-vous. C’est Dizzy Gillespie que le big band azuréen a choisi d’honorer cette année avec en invités, les trompettistes Ron Di Lauro et Sylvain Gontard ainsi que le percussionniste argentin Minino Garay.

Une soirée avec NJO, c’est bien sûr un concert mais c’est aussi un spectacle à part entière et entièrement à part.
Les chorégraphies: l’entrée puis le placement des musiciens, le chef, ténor dans une main qui se retourne pour diriger l’ensemble de l’autre.
Les rituels: les solistes qui se contorsionnent entre les pupitres puis s’avancent vers le micro principal pour faire leur solo ou encore Les battles de trompettes entre Ron di Lauro et Sylvain Gontard
ou de trombones entre Roman Morello et Cyril Galamini.

Le coryphée-chef d’orchestre-Monsieur Loyal qui tente de ne pas lire ses papiers pour nous narrer quelques anecdotes sur la musique que l’on va entendre, sur les compositeurs ou les arrangeurs
ou sur le cagnois John Lewis et ses mémorables fins de soirée aux arènes de Cimiez.

Et puis, il y a la musique, celles des différends big bands de Dizzy Gillespie, celle de 1948 Groovin High ou One Bass Hit (Christian Pachiaudi est Ray Brown ce soir). Ils célèbrent plus tard l’arrivée des influences cubaines avec Chano Pozo qui sera ici interprété par Minino Garay derrière ses deux congas, une baguette dans la bouche les deux mains sur les peaux.

Ou alors l’arrangement de ‘ Round Midnight, le méga hit de Thelonious Monk, un collègue de Dizzy, orchestré par Slide Hampton, un autre collègue de Dizzy. Marjorie Martinez assure la partie vocale.

Un moment d’émotion, les musiciens dédient le très beau titre Con Alma, au guitariste Sylvain Luc décédé il y a peu. On aimerait bien que la musique continue toute la nuit mais il faut songer à finir, le très joyeux et chaloupé Tin Tin Deo nous guide vers la sortie…