#LiveReport : 23e Festival De Culture Et Musique Jazz De Chiasso

La dernière fut en 2019… Finalement après deux années d’attente l’évènement qui, dans les dernières 25 années, a caractérisé l’activité du Département Culture de la Mairie de Chiasso (Suisse), c’est bien déroulé toujours en synergie avec la RSI 2 avec un excellent succès de public. Trois soirées « sold-out ».

Une édition très « light ». Pas d’aménagement et décorations spéciales (normalement c’était l’Académie d’Architecture de Mendrisio qui s’en occupait), trois soirées/trois concerts (les années passées était pas moins de neuf). Un projet avec un titre assez ironique mais qui bien s’adapte à nos Jours : « Jazz Pass 2022 ». Le « focus » des trois soirées a été concentré sur les « particularités/originalités » des artistes invités pour cette édition. Dans la première soirée l’éclectisme d’un très inspiré Jacky Terrasson a enchanté le public.

Perfection technique, capacité de bien mélanger la tradition moderniste européenne (de Ravel à Debussy) avec la haute école du piano Jazz, de Art Tatum en passant par Bud Powell, Ahmad Jamal pour arriver à Bill Evans. Le tout avec un dynamisme surprenant typique de Terrasson. Une suite de « standard » (de Take Five à Caravan….) très bien soutenu par la personnalité de l’excellente basse de Geraud Portal et un feeling très fort avec Lukmil Perez à la batterie.

Le trio actuel et préféré de Terrasson.

Deuxième soirée réservée à l’électro-rêveur-jazz du pionnier du Grand Nord. Le norvégien Nils Petter Molvær avec le groupe suisse R:ED (Gabriele Pezzoli, piano – Francesco Rezzonico, bass – Elia Anelli, guitare et « manipulateur » des effets électroniques).

La production du projet (étudié pour l’évènement) a été soutenu par la RSI2 (Radio Svizzera Italiana 2). La “Voix du Grand Nord”, la trompette de Nils Petter Molvær, dans toute sa majesté, sort des profondes forêts avec poésie, raffinement, avec douceur, jamais sophistiquée.

Une voix, un souffle qui emporte lointain, dans un infini sans temps. L’esprit visionnaire des R:ED survolant les paysages infinis de la musique électronique, joue tel qu’un work in progress,(loop rythmiques, « solo » post-rock, sonorités mystérieuses, psychédéliques) le long des chemins dessinés par Nils. Un ensemble qui a hypnotisé le Théâtre.

Dernière soirée avec le couple cubain Gonzalo Rubalcaba (piano) et Aymée Nuviola (voix) et leur projet “Viento y Tiempo”.

Deux enfants qui jouaient ensemble dans les rues de la Habana. Qui fréquentaient le même Conservatoire de musique avec le même Prof. de piano Silvia. Puis chacun prend sa route. Deux carrières lancées dans tout le monde. Deux Grammy pour « La Sonera del Mundo », quatre pour Rubalcaba décidément considéré au top des pianistes dans le monde.  Soudain se retrouvent pour réaliser leur rêve d’enfance. « Joie, satisfaction, mélancolie et orgueil » raconte Rubalcaba « c’est ça le projet. La grandeur de Aymé, la Habana, son peuple, nos amis, nos parents, tout notre monde… » et continue Aymée « c’est notre rêve qui se réalise. C’est comme dire à nos Mères, qui nous amenaient au Conservatoire, que leurs sacrifices et efforts ne sont pas tombés dans le néant. Que nous sommes toujours ensemble et unis. »

“Viento y Tiempo” est un hommage à toute la Musique qui roule dans les rues de la Habana dans lesquelles on a grandis” – “Besame Mucho, Dos Gardenias, El Ciego, El Manisero, Bemba Colorà, Viento y Tiempo” Toute la douce mélancolie des souvenir du passé et au mème temps la Vie qui continue. Son et boléro… en clef de… Jazz. Une beauté incroyable. Chiasso ne déçoit jamais !

Plus de photos:
http://www.apj.it/joomla/eventi/category/2512-chiasso-jazz-pass.html

https://www.centroculturalechiasso.ch/category/festival-jazz/

Ecrit par Patrizio Gianquintieri

Laisser un commentaire

  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone