#LiveReport : Festival Off Avignon – Rag’N’Boogie

Beaucoup de spectacles musicaux cette année au Festival d’Avignon, mais l’un d’entre eux Rag’n’Boogie imaginé, interprété (à la voix et au piano !) par Sébastien Troendlé, a particulièrement retenu notre attention. S’il passe pas loin de chez vous, n’hésitez pas !

C’est sur les notes d’un kalimba que Sébastien Troendlé commence à nous raconter cette histoire tragique mais magique de la naissance du Rag Time jusqu’au Jazz (Mais l’histoire du jazz, est une autre histoire, nous glissera-t-il avec un petit sourire à la fin du spectacle). Tragique, l’arrivée des 50 premiers esclaves en 1619 en Virginie, début d’une immense lignée d’êtres humains -mais non considérés comme tel – qui furent d’abord captifs de leurs maîtres dans les champs de coton ou de tabac, puis subirent la ségrégation jusqu’à… Aujourd’hui. Magiques, les chants puis les morceaux de musique qu’inventèrent ces noirs qui importèrent les rythmes et les traditions de l’Afrique de l’Ouest d’où ils furent arrachés. Un piano droit, des images d’archives, il n’en faut pas plus au créateur de ce spectacle pour nous enchanter d’histoires passionnantes, d’anecdotes lourdes de sens mais aussi de morceaux de piano bien plus démonstrateurs que la plus sérieuse des conférences.

Les minstrels, d’abord des blancs qui se noircissaient le visage pour singer leurs serviteurs, les cake-walk , danse des esclaves qui se moquaient des attitudes de leurs maîtres qui menèrent au rag time, s’incarnent devant les spectateurs sous les doigts du pianiste accompagné de magnifiques documents, dessins, photos puis extraits de films. Nous entendrons Harlem Rag, l’un des tous premiers du genre, puis des compositions de Scott Joplin à Fats Weller, en passant par l’accompagnement improvisé d’un petit film haut en couleurs de Buster Keaton, Sébastien Troendlé est un virtuose – un passionné de Rag time et de Boogie Woggie, il nous l’expliquera – et un pédagogue hors pair. Chacun partira avec des souvenirs, de nouvelles connaissances et beaucoup, beaucoup d’émotions.

https://www.sebastientroendle.com

Ecrit par Corinne Naidet

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