#LiveReport : Fred Wesley & the New JB’s / East Orange Funk

C’est dans un Forum Nice Nord rempli à ras bord que l’équipe du Jazzophone a pénétré ce mercredi 27 Février pour assister à un concert 100% Funk, soul, jazz, en bref de musique fondamentalement afro-américaine. Une musique qui continue à rameuter les foules, vu la nombreuse assistance qui s’était pressée pour assister à ce concert, qui se déroulait en deux parties.

En première partie, le plus niçois des musiciens afro-américains ou l’inverse, le bassiste et chanteur Scott Allen à la tête de son groupe East Orange Funk, qui comporte une belle association de talents : le fantastique pianiste écossais Ronnie Rae Jr, la chanteuse Cathy Palvair, le guitariste Bernd Meckenstock et enfin le batteur Alain Ruard, habituel accompagnateur de Nina Papa. Belle brochette pour ce qui se révéla être une première partie de folie, Scott Allen et ses sbires mettant littéralement le feu aux poudres avec un répertoire alternant compositions de Scott (dont une en français, chantée par Cathy) et classiques américains dus aux plumes de Stevie Wonder, Prince ou Sly Stone.

Scott, showman accompli, chanteur à la voix chaude et puissante, et bassiste au groove infernal est une véritable bête de scène dont chaque intervention ravit le public. Ronnie Rae est un pianiste d’exception, dont les chorus apportent une touche jazzy à l’ensemble,  Cathy, également danseuse de talent, fait un contrechant des plus « soulful » au  « growl » allenien, et Meckenstock avec ses chorus hendrixiens apporte la touche « rock and roll » qui fait bondir de joie le public, alors qu’Alain soutient l’ensemble de sa frappe précise et puissante à la fois. Un groupe soudé et efficace comme un poing.

Et c’est après une superbe reprise du fameux « Thank  you » de Sly Stone, qu’apparut sur scène la guest star Bruno Speight, guitariste de Maceo Parker. Divine surprise, et relance de la machine avec des soli incisifs, affutés comme des couteaux. Une standing ovation salua ce groupe qui donna certainement la performance en 1ère partie la plus applaudie à laquelle ce modeste chroniqueur eut assisté dans ce vénérable endroit.

Après un court entracte, arriva sur scène le légendaire Fred Wesley, entouré de six musiciens : Au saxophone : Phillip Whack, Trompette : Gary Winters, Guitare : Reggie Ward, Basse : Dwayne Dolphin, Claviers : Peter Madsen, Batterie : Bruce Cox. La plupart de ces musiciens faisaient partie du Fred Wesley Sextet, formation tournée autant vers le Funk que vers le Bop et le Latin jazz, ce qui s’entend en particulier dans le jeu des cuivres et du piano, Fred lui-même retrouvant également une verve jazzy dans ses soli, multipliant les citations, dont  une en particulier : « Au Privave » de Charlie Parker, la rythmique étant plus traditionnellement funky.

C’est une machine formidablement bien huilée et dés le premier morceau, les spectateurs ressentent des fourmis dans les jambes et commencent à se lever pour danser. Le patriarche Wesley (76 ans  !) mène tout ce beau monde à la baguette, et la sauce prend immédiatement . On retrouve les classiques du répertoire de Fred« Jbs » « Boogie to the bop » « Trick bag », « Four play ». les musiciens assurent comme des bêtes en grands professionnels qu’ils sont, mais font preuve d’une créativité certaine dans leurs soli à touches jazzy, en particulier Phillip Whack et Gary Winters. Le leader quant à lui n ‘a rien perdu de sa flamme , et nous gratifie d’un très beau chorus sur la ballade « No One but you », ainsi que le pianiste Peter Madsen très « hancockien » au piano acoustique. Le morceau suivant, une ballade également, donne l’occasion au bassiste Dwayne Dolphin de s’exprimer avec un jeu entre la souplesse d’un Jaco Pastorius et le groove d’un Larry Graham.

Ensuite, les affaires funky reprennent avec les grands classiques de la période où Fred Wesley faisait équipe avec Maceo Parker  : « A funky good time » « Doin’ it to death »  et on termine ce concert avec le fameux « House party » devant un public debout et en liesse. Un concert de grande qualité, même si parfois quelque peu prévisible. But we had a funky good time !

www.funkyfredwesley.com

Photos :Z@ius Next Movement.

Ecrit par Gilbert D'Alto

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