Le Plongeoir, lieu de culture, perché à 500 mètres d’altitude sur les hauteurs de Grasse retrouve un lustre nouveau. Voilà la salle rénovée de la fameuse MJC Altitude 500 : Scène sans estrade, 160 fauteuils rouges confortables. Au programme ce soir, un trio intergénérationnel, celui d’Henri Texier.
A droite, alto et clarinettes Sébastien Texier, à gauche, le batteur qui a le vent en poupe, Gautier Garrigue et au centre Henri Texier lui-même !
Après une longue intro à la contrebasse, histoire de se mettre dans le bain, ils commencent par « Laguna Laïta », une ancienne composition d’un album de 1993 « An Indian’s Week », suivi par une plus récente et un mega hit, le standard de Monk « Round About Midnight’ » qu’Henri Texier dédie au cinéaste Bertrand Tavernier (il a fait un film du même nom « Autour de Minuit » en 1986). Le public est vite conquis par ce groupe, soudé, généreux qui joue sans emphase. Pour « Ô Elvin », Sébastien Texier embouche sa clarinette basse mais c’est Gautier Garrigue – peut-être inspiré par le dédicataire du morceau Elvin Jones (batteur de Coltrane) – qui s’offre et surtout nous offre un magnifique solo. Il récidive dans le titre suivant qu’ils enchaînent sans temps mort, « What Is This Thing Called Love », fameuse composition de Cole Porter.
Henri Texier nous délecte de son jeu de contrebasse, virtuose certes mais surtout terriblement musical. Tout le manche est mis à contribution, il pousse son solo jusqu’au cordier et remonte au chevillier tout en haut du manche sans se départir d’un sourire malicieux.
Mais c’est surtout la façon dont il prête attention à ses deux jeunes complices de scène qui est très belle, il faut le voir, les deux mains posées sur le manche de sa contrebasse, écouter admiratif le solo de Gautier ou celui de son fils à la clarinette, et pourtant il a joué avec les plus grands du siècle dernier.
Le set se poursuit avec « Laniakea », une compo du batteur qui troque les baguettes pour les balais, puis le très bebop « Fertile Dance » et pour finir « Cinecitta » un titre de Sébastien Texier. En rappel, comme pour un au revoir -là aussi malicieux- le très chaloupé « Besame Mucho ».
On reviendra bientôt !