#LIVEREPORT : Les émouvantes, 23 septembre : Jean Marie Machado 4et – Laurent Dehors 6et

Jeudi 23 septembre, le petit reporter du Jazzophone rejoint le conservatoire Pierre Barbizet, sis à Marseille pour sa première soirée au 9ème Festival Les Émouvantes. Une petite salle hors du temps, ancienne bibliothèque aux rayonnages vides et au plafond très haut (challenge pour l’équipe de sonorisation) accueille le projet Majakka (Phare en finnois) du pianiste Jean-Marie Machado.

A ses côtés, le violoncelliste Vincent Ségal, le saxophoniste Jean-Charles Richard et le percussionniste Keyvan Chemirani. En présentant le concert, le directeur artistique Claude Tchamitchian, nous dit : « Leur musique, est déjà en nous, même si on ne le sait pas encore ». Sax baryton et violoncelle joignent leurs harmonies dès les premières mesures, vite rejoint par les frappes sur les peaux tendues du zarb ou sur les petites cymbales du percussionniste. Le piano, un peu agrémenté pour ce premier morceau, sonne métallique, comme une cithare pour nous embarquer vers une Bretagne houleuse, « Pierres Noires »(un autre phare). Le voyage continuera ainsi en passant par « La lune dans la lumière » et son superbe solo de cello à l’archet. Baryton et percussions assurent une rythmique sur laquelle le pianiste peut se laisser aller à quelques courtes improvisations avant de nous offrir un duo piano-zarb effervescent, « Galop Impulse ». Ils finissent le set avec un « Emocao de alegria » pas si joyeux que ça avant un rappel mélancolique mais ô combien mélodique « Outra Terra ».

Suivait à 21h précise, la brillante, fantasque et érudite « Petite histoire de l’opéra, opus 2 » proposée par le saxophoniste Laurent Dehors et son sextet.Des airs lyriques, fameux ou pas, revisités pour un groupe de jazz. On a changé de salle, (la salle Henri Tomasi) il fallait ça pour faire tenir sur scène, un marimba-basse (4,5 octaves), un vibraphone, un xylophone, un glockenspiel, tout cela rien que pour Jean-Marc Quillet, le premier à s’installer. Puis arrivent de gauche à droite, Matthew Bourne derrière son piano, Laurent Dehors et sa guimbarde mais il a aussi avec ses saxophones, clarinettes et sa musette. Michel Massot, maître du tuba et du trombone. Le guitariste Gabriel Gosse, accorde sa guitare mais rejoint le marimba et empoigne les mailloches. Enfin, au centre, (point d’opéra sans chanteuse) la soprano belge Tineke Van Ingelgem. Le répertoire va de Monteverdi (La toccata de l’orféo joué au balafon) à Bizet (la Habanera de Carmen) en passant par un compositeur flamand dont ils interpréteront le « Songe d’une nuit d’hiver » (Winternachtsdroom ) façon rap. On ne saurait raconter tout le spectacle (car il faut absolument le voir), il s’y mêle du rock, du folk, des musiques du monde, du jazz et …de l’opéra. Un peu de mambo ou du Vivaldi. Chaque musicien amène beaucoup de fantaisie et autant de sérieux, on verra Gabriel Gosse jouer en même temps de la guitare et… de la batterie. A la voix impeccable de la soprano, se rajoute les chœurs, souvent burlesques, des instrumentistes. Le final ne pouvait être que « la danse des sauvages » de Rameau avec un banjo enjoué et un trombone désopilant. Point de bis mais un rappel où la guitare se fait métal pour conclure en majesté.

Ecrit par Jacques Lerognon
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