#LiveReport : l’O.N.J. à Mougins

Le tonnerre gronde, la pluie tombe mais cela n’empêche pas le public de remplir les gradins de la Scène 55 à Mougins  pour assister au concert de l’Orchestre National de Jazz dans son programme « Dancing In your Head(s) : La Galaxie Ornette ».

Une alerte incendie, heureusement fausse, retarde le début du concert de quelques minutes. Mais cela ne perturbe pas trop les musiciens de quintet du pianiste Adrien Brandeis,

puisque c’est avec Euforia qu’il ouvre leur set. C’est aussi le premier titre de leur album éponyme dont ils jouent deux autres morceaux, la triste histoire de l’éléphant « Satao » et « Quatro » introduit par un très vigoureux solo de percussions de Philippe Ciminato. Un jazz latino, vif et enjoué, dynamisé par le jeu de basse très coloré de Romann Daumeau.

Après un entracte assez long, il faut installer l’orchestre,  les quinze membres de l’O.N.J. prennent place sur la scène.

A droite cinq cuivres, cor, trompettes, trombones. A gauche, cinq saxophones du soprano au baryton, parfois quelques flûtes. Au centre, derrière, basse, batterie. Devant, Rhodes et deux guitares. Le chef, Frédéric Maurin délaisse de temps à autre sa Télécaster pour se positionner devant une immense partition et diriger le groupe, sans baguette.

Le programme se nomme Dancing In Your Head(s) – La galaxie Ornette. Et donc, c’est la musique d’Ornette Coleman que nous allons entendre. Mais pas seulement car d’autres saxophonistes célèbres pour leur free attitude donneront quelques-unes de leur notes, Julius Hemphill, Eric Dolphy et plus proche de nous, Tim Berne.


Arrangements au cordeau (orchestrations de Fred Pallem), des impros subtiles, inventives, des solos généreux, une rythmique puissante, un batteur qui, sous un air tranquille, multiplie les variations, les césures, tout en jetant un œil furtif au bassiste à sa gauche. Bien sûr, l’O.N.J. ne prouverait manquer de jouer le tube, désormais intemporel, d’Ornette Coleman, le fameux « Lonely Woman » qui permet à Bruno Ruder jusque-là discret derrière son Rhodes de nous montrer tout son talent d’improvisateur. Le final du concert se fera avec « Theme From a Symphony », une mélodie entêtante. Le thème introduit par une trépidante flûte piccolo avant d’être repris par les quinze musiciens. Nous aurons même droit à un trop court solo de guitare du chef d’orchestre Frédéric Maurin puis un duo avec Pierre Durand, avant que tous ensemble, ils concluensur l’accord final.

Quelle soirée. Le Jazzophone en redemande déjà! Et pourquoi pas leur projet Rituels ?

Ecrit par Jacques Lerognon

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