C’est à une relecture impressionnante du classique « Birth of the cool » de Miles Davis (1949 ! ) à laquelle nous convia le Nice Jazz Orchestra dirigé par Pierre Bertrand (sax alto et arrangements).
Accompagné d’un nonette, donc la formule initiale de l’orchestre, le groupe dans lequel brillait le soliste invité Sylvain Gontard (trompette) s’appliqua à la lettre à retrouver l’ambiance de ce classique du jazz moderne qui eut beaucoup de suiveurs ou plutôt de disciples sur la Côte Ouest des Etats-Unis, en particulier Gerry Mulligan qui faisait partie de l’orchestre initial, et Chet Baker, peut être à l’époque le plus ardent défenseur de l’esthétique davisienne. C’est donc avec une formation réduite que le N.J.O se présenta à nous : Pierre Bertrand et Sylvain Gontard, déjà nommés, Fred D’Oelsnitz, piano, Jean-Christophe Di Costanzo, sax baryton, Philippe Bleuet, trompette, Cyril Galamini, trombone, Philippe Gallois, tuba, Christian Pachiaudi, contrebasse et Alain Asplanato, batterie.
Dés les premiers instants nous retrouvâmes l’atmosphère si feutrée propre à la musique de Miles Davis de l’époque. Luxuriance des arrangements, vigueur des solistes, intelligence du jeu collectif, tout y était. Très belle performance des solistes principaux : Bertrand, Gontard, Di Costanzo et D’Oelsnitz. Nous avons pu apprécier une magnifique version de l’un des sommets du disque, le standard « Boplicity » que Quincy Jones reprit également en 1991, mais avec le concours de Miles Davis ! On pourra peut-être reprocher à l’orchestre d’avoir un peu trop respecté la lettre, et de n’avoir pas tenté l’aventure hors des sentiers balisés. Faible reproche néanmoins pour ce qui restera comme un moment extrêmement jubilatoire, et de grandes retrouvailles avec le N.J.O.