#LiveReport : Nice Jazz Festival 15 Juillet : Brad Mehldau Trio, Angélique Kidjo, Roberto Fonseca & N.J.O.

Troisième jour au Nice Jazz Festival pour l’équipe du Jazzophone avec à l’affiche trois artistes majeurs. Du jazz pur, de l’afrobeat, et du Latin jazz symphonique, voilà ce qui laissait augurer d’une grande soirée.

En ouverture princière, de l’avis de cet humble chroniqueur, le meilleur piano trio de Jazz de notre époque, celui de Brad Mehldau entouré des fidèles et ultra compétents (et encore, le mot est faible…) Larry Grenadier (contrebasse) et Jeff Ballard (batterie) le pianiste virtuose, « l’homme à quatre mains et deux cerveaux » comme le surnommait un critique américain, nous montre l’étendue de son talent, qui est immense. Du bebop le plus échevelé au blues le plus « roots », du romantisme à la Chopin jusqu’aux abords du free, l’homme est un surdoué de génie, un traceur de routes comme le jazz d’aujourd’hui en connait très peu… Moment magique d’intensité et d’émotion.

Changement complet de style et d’atmosphère pour le concert de Angélique Kidjo. La diva béninoise, vêtue d’une robe incroyablement chamarrée prend possession de la scène, pour un show haut en rythmes et en couleurs… Entourée Thierry Vaton – claviers Rody Cereyon – basse, Gregory Louis – batterie, David Donatien – percussions, elle attaque directement par ses tubes AdoumaWombo LomboAfirika et Batonga, puis à la surprise de beaucoup reprend le répertoire des Talking Heads avec deux morceaux extraits du fabuleux album « Remain in Light » produit par Brian Eno : »Born under punches » et « Once in a lifetime »… Une musique de transe, tellurique et funky, qui débouche sur la reprise du tube planétaire « Pata Pata » de sa consoeur sud-africaine Miriam Makeba, (tout comme Angélique championne des Droits de l’Homme), morceau qui met tout le monde debout pour la finale de cette heure de pur bonheur.

Les gouttes de pluie qui commencaient à tomber lors de la fin du concert de Angélique Kidjo, commencent à s’intensifier. Néanmoins, Roberto Fonseca s’installe sur scène et en nombreuse compagnie… En effet, outre sont trio habituel, il est accompagné par l’ensemble du Nice Jazz Orchestra dirigé comme à l’habitude par Pierre Bertrand mais, en l’absence du pianiste Fred D’Oelsnitz, et pour cause, mais augmenté du renfort des cordes de l’Orchestre Philharmonique de Nice et des voix magiques et « latinissimes » de Mayra Andrade, Cap-Verdienne née à La Havane, et de la doyenne cubaine (90 ans !) Omara Portuando. Une trés belle musique, avec des arrangements de Pierre Bertrand évoquant le Cuba d’avant la Révolution, celui des films de Howard Hawks ou des livres de Ernest Hemingway. Hélas, la pluie redoubla d’intensité et une grande partie du public prit la poudre d’escampette, sans attendre la fin du concert… Une belle soirée pourtant, mais qui nous laissa un goût d’inachevé…

Ecrit par Gilbert D'Alto

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