#LiveReport : Stefano di Battista et Frédéric Viale à Nice

La foule des grands soirs s’était pressée au Conservatoire de Nice ce vendredi 19 Octobre dernier. Il faut dire que l’événement était d’importance : à l’occasion des Nice Festival Sessions, le vénérable édifice recevait Stefano Di Battista et son quartet, dont la première partie était assurée par le trio de Frédéric Viale.

Frédéric Viale trio (Natallino Neto, basse, Zaza Desiderio, batterie) ouvre le feu, donc. Le grand Frédéric Viale nous explique d’où vient sa musique « Prenez du jazz, de la valse, de la musique brésilienne, de la musique argentine, mettez tout ça dans un grand sac, remuez bien, et voilà ! » puis ouvre les hostilités avec deux morceaux extraits de ses deux précédents albums. Toujours la même virtuosité chez le leader, l’accompagnement sobre et efficace de la rythmique, les (longs) morceaux s’enchaînant avant le »Locomotango » final qui obtient une standing ovation.

Une courte pause, puis le quartet « all star » de Stefano Di Battista fait son apparition sur scène. élégamment vêtu d’un costume noir, Stefano Di Battista nous présente ses musiciens, et quels musiciens : Eric Legnini (piano) lui aussi de noir vêtu mais ayant aux pieds de flamboyantes baskets rouges qui feront l’objet des railleries de Stefano Di Battista toute la soirée ; à la basse, Rosario Bonaccorso, figure emblématique de la contrebasse jazz en Italie, un peu l’équivalent de notre Thomas Bramerie national, et enfin le batteur marseillais Franck Agulhon, compagnon de route de longue date d’Eric Legnini.

Très en forme, affable et souriant comme à l’accoutumée, Stefano et ses hommes ouvrirent le concert par une époustouflante version du standard « Invitation » qu’il dédia à son ami et mentor aujourd’hui disparu, Massimo Urbani. Toujours soucieux d’expliquer les origines de sa musique, Stefano nous informa que le morceau suivant racontait l’histoire d’une sorcière « Mlle Le Cuvelier ». Pour ce morceau, il délaissa l‘alto pour le saxophone soprano, qu’il utilise néanmoins avec un bec d’alto (sic). La musicalité de son discours n’a d’égale que son extraordinaire technique, qui lui a valu de jouer avec les plus grands, tels Elvin Jones ou Chick Corea. Retour à l’alto pour une version de « Cuando » du chanteur et compositeur napolitain Pino Daniele, une ballade extatique dans laquelle Stefano flotte au-dessus des magnifiques arpèges dEric Legnini. Puis il descend de scène, va discuter avec le public, souffle depuis les travées, et, en véritable showman remonte sur scène effectuer quelques pas de danse  avant d’enchaîner avec un medley des deux « standards » orientalisants « Night in Tunisia » et « Caravan », qui rendent le public fou de joie. Public ravi d’ailleurs de participer à la liesse ambiante et manifestant avec force son approbation ;  les « Chuuuttt » n’étaient pas de mise ce soir là… Le chorus échevelé d’Eric Legnini laisse le public pantois, puis Stefano nous présente la prochaine composition « Coco » dédiée à Coco Chanel, dans laquelle il fait une citation de « Petite fleur », puis redescend dans la salle tailler le bout de gras avec les spectateurs, discutant avec une jeune élève du Conservatoire, avant l’inévitable rappel, faisant chanter le public à l’unisson sur le célèbrissime « Mack the knife » Une soirée en tous points  jubilatoire !

www.stefanodibattista.eu

www.fredericviale.com 

www.nicejazzfestival.fr

www.crr-nice.org

Photos : Z@ius Next movement

Ecrit par Gilbert D'Alto
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