#PORTRAIT : James Andrews

Le trompettiste de La Nouvelle-Orléans James Andrews joue et chante naturellement, un peu à la manière de Louis Armstrong avec qui il a, d’ailleurs un petit air de ressemblance. Comme l’an dernier, il sera cet été sur la Côte d’Azur.

Né en 1969, il est issu d’une prestigieuse famille de musiciens. Herlin Riley l’actuel batteur d’Ahmad Jamal est un cousin. Leur grand-père, Jessie Hill est l’auteur de « Ooh Poo Pah Doo », tube planétaire qui ne lui a jamais rapporté le moindre sou… pas plus qu’un de leurs oncles, Walter « Papoose » Nelson (qui a appris la guitare à Mac Rebennack, alias Dr John, le célébrissime chanteur et pianiste) n’a reçu de dividendes pour avoir écrit quelques-uns des grands succès de Fats Domino (dont : « I’m walking »), idem pour Lawrence Nelson « Prince Lala », un autre oncle, auteur du tube « She put the the hurt on me » repris par Otis Redding.*

Autant de raisons qui justifient sans doute le refus de James Andrews de soumettre sa carrière aux exigences d’un agent… Ce souci d’indépendance dû aussi à ses origines indiennes, par des aïeules Cherokee, lui vaut sûrement de ne pas avoir la notoriété qu’il mérite.

Dès ses neuf ans, il fait la manche dans le « French Quarter », en émaillant ses chorus de trompette de numéros de claquettes. Admirateur de Louis Armstrong, il devient vite membre de plusieurs orchestres de « second Line » de NOLA : New Birth Brass Band, Treme Brass Band, Olympia Brass Band… On le reconnaît d’ailleurs avec son père, une tante, et deux de ses cousins dans l’une de ces formations sur la couverture d’un numéro spécial de Jazz Hot consacré à la Nouvelle-Orléans.

C’est lui qui prend en charge l’éducation de Troy, son plus jeune frère. Il l’inscrit au NOCCA (New Orleans Center for Creative Arts), le fait jouer dans son orchestre, et l’emmène en tournée à l’étranger. Comme le gamin est doué mais plus petit que son trombone, on l’appelle : Trombone Shorty. Le surnom lui restera… avec le succès que l’on sait.

Le « Satchmo du Ghetto » (son surnom après le succès d’un CD éponyme) poursuit sa route, avec le soutien de son ami, le légendaire pianiste et arrangeur récemment disparu  Allen Toussaint, l’auteur de « Yes we can can » qui a inspiré un fameux slogan… Il enregistre plusieurs disques avec le « Crescent City All Stars », et se produit dans  les  festivals de la « Cité du croissant », et sur les grandes scènes des Etats-Unis (à Las Vegas pendant plusieurs mois), appuyé pour cela par un autre ami : Dr John, qui figure sur ses disques autant que James Andrews joue sur les siens (Ske-Dat-De-Dat).

Étant l’un des premiers musiciens à retourner vivre à New Orléans après l’ouragan meurtrier Katrina « on va reconstruire cette ville note après note » il, a eu naturellement sa place dans la superbe série télé « Treme » produite par HBO et réalisée par David Simon (l’auteur de « The Deuce »). Il y joue son propre rôle dans trois épisodes.

On l’a vu aux festivals de Vienne et d’Ascona, à Juan-les-Pins (en 1995 lors de l’inauguration de la statue de Sidney Bechet, son autre idole), et, en 2017, presque incognito, aux « Off » des Festivals de Nice et de Juan les Pins. Ami intime de Fats Domino qui vient de « replier son ombrelle », comme on dit là-bas, il l’a assisté jusqu’au bout et était en tête des fanfares lors des hommages à « Fat man » en octobre dernier. **

Très engagé auprès des « jeunes en difficulté » de son quartier, il est aussi en phase avec la devise cajun « laisse le bon temps rouler ». Ses thèmes sont d’actualité « People get ready now », et ses rythmiques tout autant. Il connait ses classiques, mais assume son héritage  sans s’y laisser enfermer. Swing, groove, élégance, sens du contact avec le public, sourire désarmant, charisme irrésistible, qualités musicales irréprochables, James Andrews est autant un « entertainer » qu’un fin musicien. Les « happy fews » qui l’ont vu sur la Côte d’Azur en juillet 2017 en témoignent.

*Merci à Monique Bornstein pour ses précieuses archives.

Ecrit par Daniel Chauvet

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