#Portrait : Nina Papa

La musique brésilienne en général, et la bossa nova en particulier, est depuis les années 60 une part intégrante du jazz moderne. Et la Côte d’Azur peut se targuer de posséder l’une des plus talentueuses (et charmantes) ambassadrices de ce style en la personne de Nina Papa, chanteuse et compositrice de grand talent.

Née au Brésil dans les années 70, à Saint-Antoine de Padoue, tout à côté de Rio de Janeiro, elle commence par tenir le rôle de soprano dans les oeuvres de musique classique interprétées par la chorale de son collège, tout en suivant une formation de danse classique. Adolescente, elle commence à chanter de la bossa-nova et de la MPB (musique populaire brésilienne) dans des pianos-bars. Très vite remarquée pour ses qualités de vocaliste ainsi que pour son aisance scénique, jeune adulte, elle part en tournée pour 6 mois dans les Caraïbes et se produit à Saint-Martin, où elle restera finalement 11 ans (!) et se mariera avec un niçois. Elle débarque sur la Côte pour faire une saison (1993 à 94) au Pam Pam de Juan-les-Pins puis restera 4 ans au Bistroquet à Monaco et développera une grande complicité musicale autour de la bossa-nova avec le guitariste brésilien Paulinho Guima, en même temps qu’elle s’intéresse au jazz et à la chanson française, qui font désormais partie de son répertoire. Elle enregistre deux albums « Senza fine » et le tout dernier « Evidencia » chroniqué récemment dans ces colonnes.

Elle se produit avec grand succès avec son groupe régulier, comprenant Béatrice Alunni au piano, Marc Peillon à la contrebasse et Cédric Ledonne à la batterie, auxquels se joint très souvent le saxophoniste alto Baptiste Herbin, lauréat du Django d’Or de l’Académie du Jazz.

Nina Papa tourne aussi depuis les années 2000 avec le Jobim Project, une création de Jean-Marc Jafet dédiée à la musique du célèbre compositeur brésilien Tom Jobim, chéri des jazzmen s‘il en fut. Outre Nina Papa au chant et Jean-Marc Jafet à la basse, le groupe comprend également le grand pianiste Robert Persi et Jean-Luc Danna à la batterie, et s’est produit triomphalement au Festival de Jazz de Patrimonio en Corse, avec Olivier Ker-Ourio à l’harmonica. Quant à ceux qui voudraient découvrir le talent de jazzwoman de Nina Papa, je leur recommande d’écouter sa version de la composition de Horace Silver « Nica’s dream » sur la compilation « A la Costa Sud » réalisée par le producteur italien Pino Presti. Avec un nouvel album en préparation, de nouvelles compositions, alternant brésilien et français, et des collaborations avec de nouveaux musiciens, l’étoile Nina Papa n’a pas fini de briller dans le ciel du jazz azuréen.

www.ninapapamusic.com

Ecrit par Gilbert D'Alto
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