R.I.P. Paolo Sapia

QJ17GBMJ2528-kKyE-U10905683632VfG-1024x576@LaStampa.it

Décidément, en cette année 2016, la camarde poursuit  les musiciens « de son zèle imbécile » comme disait Brassens. Elle vient d’emporter, à l’âge de 42 ans, notre ami Paolo Sapia décédé il y a 15 jours à Berlin, où il s’était rendu afin de préparer un projet électro-jazz. Une mort mystérieuse, qui plus est. Pris d’un malaise à la sortie d’une boîte de nuit,  il est transporté à l’hôpital ; où il succombera trois jours plus tard sans être sorti du coma.

Ce bon vivant aurait-il succombé au mélange détonant de l’alcool et des produits illicites attachés à la scène électro ? A-t-il été, comme Jaco Pastorius, victime de la colère d’un videur ?  On ne le saura sans doute jamais.

Quoi qu’il en soit, c’est une grande perte pour le jazz, et pour le monde de la musique en général. Saxophoniste alto ultra-doué, pianiste de talent, il participe intensivement à la scène jazz  italienne, se produisant au Blue Note de Milan, et dans la majorité des festivals de la botte. En 2005,  il s’envole pour New York, où il fait rapidement son trou, et joue avec quelques un des meilleurs musiciens de jazz de la Grosse Pomme ; notablement, et pendant des années, avec Jimmy Cobb,  l’ancien batteur de son mentor Miles Davis, et membre du sextant qui enregistra le chef-d’oeuvre « Kind Of Blue ».

P_Sapia_9_med

En 2013, il produit un premier album sous son nom « Mostly Music« , toujours en compagnie de Jimmy Cobb et de Philip Dizak (Trompette), Peter Zak (Fender Rhodes et Piano) et John Webber (basse). Pour notre part, nous pûmes l’apprécier dans le groupe Evolution Band de notre collaborateur et ami Claudio Citarella, dans lequel il remplaça au pied levé Manu Carré.

Ecoutons Paolo parler : “Miles Davis is my main inspiration in music, he always played real music and not just notes, his solos are always logical and coherent and full of melodies, that’s what I’m looking for when I’m playing. Other musicians that inspire me are: Jackie Mclean, Chet Baker, Joao Gilberto, Mozart, John Coltrane, Kenny Garrett, Massimo Urbani” Serait-ce, à m’instar de son maître, cette recherche incessante de la nouveauté qui l’a poussé à se rendre à Berlin ?  En ce cas, elle lui fut fatale. Un autre héros est tombé au champ de bataille du Jazz, pleurons mes frères…

www.paolosapia.com

Ecrit par Gilbert D'Alto
  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone