Le Monde du jazz et de la musique afro-américaine en général, encore une fois endeuillé. Après les récents décès d’Aretha Franklin, Art Johnson, Wah-Wah Watson, Tony Joe White, c’est Roy Hargrove que la faucheuse a enlevé à notre affection et à celle des siens.

Né en 1969 au Texas,  ce disciple ultra doué de Wynton Marsalis qui l’a découvert, commence très jeune une brillante carrière. Une des ses influences principales était son compatriote texan David « Fathead » Newman, le saxophoniste de Ray Charles. D’ailleurs Roy Hargrove avait toujours gardé un pied dans le gospel, le blues et la soul, et l’autre dans le jazz be-bop, hard-bop et modal. En 2003, il crée le groupe RH Factor qui réunit toutes ses influences. Il collabore également avec des artistes de nu- soul et hip-hop, comme Erykah Badu voire de rock blanc « jazzy » (Toto, Boz Scaggs), Chanteur à l’occasion, il aimait démontrer talents dans ce domaine entouré d’un big band de swing,

Il était venu nous rendre visite plusieurs fois à Nice que ce soit au CEDAC de Cimiez ou au Nice Jazz Festival, et ce dans toutes ses incarnations. On se rappellera toujours du petit bonhomme en costume cintré, noeud papillon, et énormes baskets, qui était en plus de son grand talent de musicien, un fabuleux showman dont le public raffolait. La dernière fois où il nous rendu visite, (c’était au Conservatoire de Nice) il improvisa en rappel une joute musicale avec son ami le saxophoniste Baptiste Herbin. Moment qui restera gravé dans les mémoires… So long , good old ROY, and peace go with you, brother.

Photo : Laurent Thareau, copyright Editions Gilletta.