#Live Report : Jazz à Junas – Jour 2

Dans les carrières, les cigales continuent à cymbaler, mais ont à faire à une forte concurrence, Nenad Vasilic Trio, pour débuter puis Bojan Z et son projet Meteq, avec un invité particulier, Thomas de Pourquery.

Un beau tableau se dessine, une contrebasse au centre tenue par Nenad Vasilic, à sa droite Romed Hopfgartner au  saxophone soprano enfin, de l’autre côté, Marko Zivadinovic à l’ accordéon. Un trio, presque une trinité, tant la musique qu’ils vont interpréter va transporter le public (nombreux !) qui découvre, vite conquis, ces musiciens. C’est la vie, premier morceau en déclaration d’intention, une rengaine mélancolique pour commencer, piano à bretelles oblige.

Le deuxième thème sera plus guilleret à l’aune des notes du saxophone soprano. Le jazz se raconte, dans ses racines, dans sa novation, le jazz se créé, ici, à ce moment, moments de grâce qui évoquent tout aussi bien la musique ethnique que les grooves de musiques plus actuelles, mais aussi les films de Fellini, le visage de clown de Giulietta Masina en surimpression. Un phrasé délicat, funambulesque parfois, clownesque à d’autres moments. Hommes libres, toujours tu chériras la note… En rappel, Bojan Z ajoutera sa « piano touch » si particulière, pour un final enlevé et enthousiasmant.

C’est au tour de la vedette de ce festival 2025, Bojan Zulfikarpašić de s’installer aux claviers pour nous présenter le projet Meteq, entamé lors du confinement, quand le pianiste enregistrait des bribes, des essais en compagnie de Rémi Vignolo à la contrebasse et de Titi Dufour qui peut, selon les morceaux, user de balais et de baguettes ou bien se tenir derrière un violoncelle pour accompagner les variations bariolées du pianiste serbe.

Un vent va souffler d’est en ouest, géographiquement, musicalement, la tension monte, jusqu’à l’arrivée de Thomas de Pourquery, son chant et son saxophone en bandoulière. Dès les premières notes on sent la complicité entre les quatre musiciens, leur accord parfait, leur manière de soutenir la partition de chacun, en la tordant, l’enjolivant, la magnifiant. Sens de la musique certes, mais aussi du spectacle vivant, chaque morceau est à sa place, étonnant à chaque fois, construisant un set tout à la fois épris de liberté mais aussi tenu, construit de multiples références, pour rappeler l’universalité du propos. Le temps passe vite. Trop.

C’est déjà l’heure du rappel qui enflamme le public, débuté parle très beau Mashala, où chaque musicien libère une énergie impressionnante pour exploser en un final autour d’une mélodie de Tom Waits.

Aux carrières de Junas – le 17 juillet 2025

Ecrit par Jacques Lerognon

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