LIVE REPORT Jazz à Juan 2015 : 17 Juillet

melody_grC’est dans une pinède  Gould bondée que l’équipe du Jazzophone fit son entrée pour assister à ce qui promettait d’être l’une des soirées les plus «  Hot » du festival. En effet, Al Jarreau et Melody Gardot sont deux stars internationales dont la renommée dépasse largement le cadre des amateurs de jazz.

Le premier, 75 ans au compteur mais toujours bon pied bon œil, malgré un AVC qui l’immobilisa plusieurs mois, apparut toujours aussi svelte et élégant, avec une chemise mordorée et un béret noir. Funky ! Et dés le premier morceau, la magie de  sa voix opéra et on retrouva le frisson habituel à l’ écoute de ces immuables standards que sont ‘ Rainbow in your eyes » de Leon Russel ou le medley «  Take five / Blue rondo a la turk » de Dave Brubeck. Derrière lui, un groupe qui assure les arrières, particulièrement le pianiste /saxophoniste /chef d’orchestre au crane rasé et à la barbe blanche dont nous ne comprirent hélas pas le nom. Al présenta son nouvel album, avec dans ses mains un exemplaire en vinyle, s’il vous plait, album intitulé « My old friend » et dédié à la mémoire de George Duke, dont ce fut l’un des derniers enregistrements. Egalement présents sur l’album des pointures telles que Dr John, Dianne Reeves, Marcus Miller, Stanley Clarke… Et pour l’anniversaire des 35 ans de son 1er passage à Jazz à Juan, Jean Léonetti, maire d’Antibes-Juan les Pins, vint remettre à Al son portrait extrait de l’affiche du Festival. Visiblement très ému, Al Jarreau n’en attaqua pas moins un «  Boogie Down » endiablé qui laissa le public ravi.Al_Jarreau_©MarinaChavez-457R-2Puis vint la Diva. Melody Gardot, sobrement vêtue de noir, elle aussi béret vissé sur la tête apparut sur scène devant une assistance conquise d’avance. Il est vrai que son charme est loin de laisser indifférent… Un nouveau répertoire, très soul et blues, guitare électrique, orgue Hammond  et section de cuivres. Avec un effarant saxophoniste, reprenant le flambeau de Roland Kirk en jouant en même temps de l’alto et du ténor ! Beaucoup de dialogue avec le public, exhortant les gens à tomber amoureux, quelques allusions coquines, quelques pas de danse, une ondulation ostentatoire de son charmant popotin, il est sur que la belle sait jouer de ses charmes… En tout cas, la musique, elle, n’avait pas besoin de ça puisque le groupe assurait de belle manière !   Les nouveaux titres ont une orientation rythm and blues , plus « punchy ». Elle interpréta aussi  bien sur les ballades au piano qui la rendirent célèbre, termina avec un « Worrysome heart »  de toute beauté, et nous quittâmes la Pinède rassasiés de musique, et heureux.

Ecrit par Gilbert D'Alto
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