Pour sa première incursion à Jazz à Juan cette année, l’équipe du Jazzophone se vit offrir le privilège d’assister au concert de deux monstres sacrés du jazz : Herbie Hancock et Chick Corea qui se produisirent en duo (semi) acoustique sur la scène de la Pinède Gould. Semi, car Herbie avait emmené avec lui un petit synthé, histoire de souligner les impros de son confrère par quelques nappes bien choisies.
Duo, donc. On attaque par une impro, un peu oiseuse à mon avis, puis une version de « Solar’’de leur ancien taulier, Miles Davis avec qui ils vinrent tous deux pour la première fois à Jazz à Juan , en 1963 pour Herbie et en 1969 pour Chick. Une version excellente, en revanche. Puis nous eûmes droit aux tubes de Herbie, « Watermelon man » et «Maiden voyage » .Un Herbie que pour ma part, j’ai trouvé plus touché par l’âge que Corea, fringant septuagénaire, qui tint à se présenter par son nom italien (il est d’origine sicilienne) : Armando Antonio Corea. De très beaux passages alternèrent avec quelques errances (ils arrivaient tout droit de Hanovre, et la balance et les répétitions furent hâtives…). Et le final réconcilia tout le monde avec une reprise du Concerto d’Aranjuez (Clin d’œil à « Sketches of Spain » ?) qui déboucha évidemment sur un « Spain » endiablé , qui obtint une véritable standing ovation., après laquelle la pinède se vida et le public se répandit dans la très animée nuit juanaise.