C’est dans le magnifique parc du château de Valrose, campus Sciences et Ingénierie de l’université de la Côte d’Azur qu’à lieu cette soirée annuelle, musicale et printanière. Jazz à Valrose. Un public nombreux, souvent jeune ou très jeune, une ambiance conviviale et familiale qui n’est pas sans rappeler aux plus anciens les beaux jours de la Grande Parade du jazz à Cimiez.
La soirée débute avec l’UniCA Jazz Band, le gand ensemble de l’université qui réunit, étudiant.e.s et professeur.e.s. Un orchestre qui acceuille 3 pupitres de cordes (violons et violoncelle) en plus de la section rythmique (piano, basse, guitare, batterie) et des traditionnels sax, trompettes, clarinettes et autres trombones.
Chanteuses et chanteurs qui se succèdent au micro pour interpréter divers airs allant de la pop au jazz dans une bonne humeur et un enthousiasme qui font plaisir à entendre. Alternant vinyles et CD, un DJ mets de l’ambiance pendant le changement de plateau. Moment qui permet à beaucoup d’aller se désaltérer aux stands à boissons avant la prestation du Big Band du Conservatoire de Nice dirigé par un Marco Vezzoso volubile et rieur. Une vingtaine d’instrumentistes (élèves ou profs) sur la scène pour un joli panorama de la musique en Big Band : de la bossa, du funk, du latino, du caribéen et pour finir du blues. Le tout garanti pur swing!
Retour du DJ. La nuit approche, les techniciens s’affairent pour préparer la scène pour la vedette de la soirée, la harpiste Sophye Soliveau. Elle fait quelques derniers réglages sur sa harpe et brûle une ou deux feuilles de papier d’Arménie. Puis revient peu après, pieds nus, tout de blanc vêtue, et entame son concert par un morceau en solo harpe-voix.
L’envoutement commence avant même l’arrivée de son groupe qu’elle accueille et présente avec beaucoup de chaleur. Le rythme est vite donné, les trois choristes donnent de la voix sur une mélodie déclinée sur la harpe puis basse et batterie rentrent dans le jeu. Ça pulse. Le répertoire celui de son album « Initiation ». De la soul, du gospel, du R’n’B, quelques traits de hiphop, l’influence des musiques afro-américains est manifeste. Elle mène très bien son show, se levant pour chanter en bord de scène avec seulement quelques cymbales de Japhet Boristhene qui ponctuent ses mots.
L’émotion sourd lors du très beau duo avec le bassiste Eric Turpaud
mais quand ils sont rejoints par le batteur, la musique tourne à l’afrobeat.
On s’attendrait presque à entendre le son puissant d’un saxophone mais non… Le trio se suffit largement à lui-même. On ne voit pas le temps passer, les statues au loin donnent l’impression avec les beaux éclairages de se pencher sur le côté, comme pour mieux écouter elles-aussi. La fin du concert arrive…
Le morceau s’appelle « Leave » nous dit la chanteuse, non pas pour nous dire de partir mais pour évoquer tous ceux qui sont obligé de partir et aussi ceux qui ne peuvent que rester car ils n’ont nulle part où aller en Palestine, au Congo, au Soudan et dans bien d’autres endroits. Une ballade tout en finesse où les voix sont mises en avant. Le set prend fin avec un morceau plus rapide, plus rythmé. Avant un magnifique final acapella.
Les six musiciens tout au bord de la scène en communion avec le public debout et une jeune spectatrice de 5 ou 6 ans qui crit bonjour, merci. Parmi les mots des spectateurs qui quittent paisiblement le parc :
“Cette Sophye, c’est de la dynamite. Quelle Claque, quelle énergie ou encore époustouflante.”
Le 03/06/25 au Parc Valrose (Nice (06)