#LiveReport : Jazz à Junas – Jour 4

Le dernier jour de Jazz à Junas est toujours particulier. Une ambiance spéciale, cette année, l’orage de grêle matinal a apporté quelques soucis aux organisateurs. Mais tout s’est finalement bien terminé grâce au travail formidable des bénévoles et au soleil qui a asséché les carrières. Un final en émotion avec le Minots Jazz Gang; un final en élégance et harmonie avec le India Quintet de Louis Sclavis ; un final en fanfare, tout le public debout, avec le Ekrem Mamutović Orkestar.

18h, place de l’Avenir. L’endroit ne pourrait pas être mieux nommé pour accueillir ce concert de restitution des 4 stages du Minots Jazz Gang. Les gamins ont travaillé toute la semaine en création vocale, percussions, slam ou encore atelier d’improvisation. On sent le trac avant leur passage sur la scène mais le sourire qui éclaire chacun de leur visage après leur prestation doit donner du baume au cœur des professeurs et à l’organisation qui s’impliquent dans ce travail pédagogique essentiel. On retiendra le petit bout de chou qui dit son slam d’une vingtaine de mots; par coeur; debout devant le micro sous le regard de sa famille.

Et aussi cette merveilleuse version de Caravan du grand Duke Ellington qui débute en impro freejazz puis le thème décliné par trois jeunes instrumentistes, enfin le slam scandé avec solo de sax alto en contrepoint.

On rejoint le site des Carrières pour le concert de 21h. Un grand nom du jazz est au programme, le clarinettiste Louis Sclavis qui présente – en avant-première – son nouveau projet India (le disque sortira sur le label Yolk en octobre).

Il est entouré de fidèles compagnons de route, Sarah Murcia (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie), Benjamin Moussay (piano) et d’une nouvelle recrue, le trompettiste Olivier Laisney  (membre de l’excellent quintet Oxyd).

Ils nous racontent un voyage (un peu fantasmé) en Inde avec une musique qui tient du jazz (c’est indéniable) mais qui prend source aussi dans les musiques du monde, de rue ou de fanfare. Un Théâtre Sur Les Docks, A Night in Kali Temple suivi de Madras Song nous entrainent dans l’univers du clarinettiste. Comme souvent avec Sclavis, l’esprit collectif est mis en avant. Des cadences où les baguettes de Christophe Lavergne

et les cordes de Sarah Murcia pulsent avec vigueur les mélodies.

La trompette enchante, avec ou contre, les clarinettes qui dessinent les songes de voyage du compositeur. Ils finissent le concert par une suite intense et sinueuse, nommé Long Train, qui nous permet d’entendre quelques épiques duos et de brillants solos. Un set élégant, subtil, vibrant d’un jazz d’aujourd’hui, plus que jamais vivant !

Il est tard dans la nuit, quelques cigales cymbalisent encore en attendant l’arrivée imminente de l’Ekrem Mamutović Orkestar, venu dans l’après-midi de Serbie. Quatre trompettes au premier rang,

trois tubas juste derrière et sur le côté, une section rythmique de poids avec le tuba basse de Sasa Alisanovic et le tapan de Icko Asanovic.

Une heure et demie de joyeuses musiques serbes qui va enflammer les carrières de Bon Temps. Airs de danse, airs festifs et colorés. Le public ne s’y trompe pas, debout, certains dansent sur le devant de scène ou dans les allées. Puis viennent les chants enrobés de solo de trompette ou tuba.

Une 32e édition chaleureuse qui se termine donc en fanfare !

Ecrit par Jacques Lerognon

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