#LiveReport : Nice Jazz Fest ! – Jour 1

Les organisateurs nous propose désormais 4 sets par soirée au Théâtre de Verdure. C’est le trompettiste Daoud, qui ouvre, ce nouveau NJF ! avant d’accueillir Sullivan Fortner, China Moses et le très attendu John Scofield.

Daoud, un musicien qui a le vent en poupe que l’on s’apprête à découvrir. Une heure d’un set un peu débridé où l’on entend son indéniable talent d’instrumentiste et de compositeur.

Principalement dans les ballades comme Mathilde qu’il joue au bugle, avec un excellent Louis Navarro à la contrebasse.

On reste plus septique sur son jeu de scène, il court d’un bout à l’autre, va en coulisse au milieu d’un chorus, shoote dans une bouteille d’eau ou jette à terre un synthé, dont il jouera trois notes, allongé. Le trac ou un bad trip ? Dommage.

Le deuxième des quatre sets du jour est celui du trio de Sullivan Fortner.

Le pianiste de la Nouvelle Orléans est accompagné de Tyrone Allen II à la contrebasse

et de Kayvon Gordon à la batterie. Il joue le répertoire de son nouvel album. Un mélange de standards revisités (on reconnaitra un Estate très brésilien) et de ses propres compositions (que sa maman lui réclame !). Un trio classique mais du grand art avec un petit plus, Sullivan Fortner abandonne son Steinway pour jouer de l’orgue, façon Jimmy Smith, un brin funky. On connaissait le sideman (Roy Hargrove, Kenny Baron), sa carrière solo ne fait que commencer et, n’en doutons point, il ira haut et loin.

Une habituée du Nice Jazz Festival, China Moses,

avec un nouveau groupe sous la direction du bassiste Lawrence Insula.

Quelques chansons du futur nouvel album, quelques-unes plus anciennes.  Comme souvent entre chaque morceau la chanteuse nous raconte une partie de sa vie, ses amours, ses emmerdes (It’s Complicated, nous dit-elle) la musique qui va avec. Tout commence par un blues, la quintessence de la musique noire américaine, le guitariste Jerome Cornelis s’éclate sur sa belle Fender bleue.

Puis le set prend un tour soul puis rock avant de revenir au jazz quoiqu’on soit toujours dans une subtile combinaison de tous ces genres.  China est une performeuse, son concert est aussi un show, elle joue avec ses musiciens, avec ses cheveux, avec ses mains.

Elle s’assoit pour une berceuse avant d’inviter Daoud pour un duo.

Et cela repart de plus belle, elle dépasse un peu l’horaire mais même les fans de John Scofield, qui piaffent d’impatience, ne lui en veulent pas. Le Théâtre de Verdure est bien plein, une grande partie des musiciens de la région, du moins ceux qui ne jouent pas ce soir, sont là, assis, debout, juste devant ou bien tranquillement au fond. Et ils ne sont pas les seuls à attendre le guitariste étasunien. On entend parler plusieurs langues. Puis John Medeski s’installe derrière son B3, Vicente Archer est à la basse, Ted Poor à la batterie. Et John Scofield empoigne sa guitare, vérifie l’accordage et le set commence. Un peu tranquillement, tempo lent. Il semble qu’il y ai quelques problèmes de son avec l’orgue qui finalement se règlent et là, cela démarre vraiment. Du jazz fusion, nous dit il à un moment, on ne joue pas avec Miles Davis impunément. Mais les thèmes sont très variés, le Hammond crache le feu, la guitare lui répond. Ça sent le blues ! On croit reconnaitre le fameux Flamenco Sketches de Miles. Mais vite ils passent à autre chose. Du grand Scofield propulsé par un non moins grand Medeski, sans oublier les deux compères rythmiciens. Revenez quand vous voulez Messieurs !

le 24/07/25 au Théâtre de Verdure – Nice

Ecrit par Jacques Lerognon

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