Cette deuxième soirée du Nice Jazz Fest! est en mode tribute : Charlie Chaplin avec les Rosenberg, Charlie Parker avec Edouard Pennes et Oscar Peterson avec Sullivan Fortner sont célébrés avant un final en mode soul.
Le célèbre acteur-réalisateur anglais Charlie Chaplin avait, semble-t-il, des ascendants manouches. Stochelo Rosenberg
et son jeune frère Mozes sont donc bien placés
pour rendre hommage à Charlot qui était aussi, on le sait moins, compositeur sur certains de ses films. Deux guitares et la contrebasse de Matheus Nicolaiewsky dans le plus pur style gipsy.
On reconnait entre autres le thème de Limelight. Il y aura quelques compos personnels des deux guitaristes dont un Flammig Toast de la meilleure eau, signé par Mozes. Puis, en avant-première, ils interprètent un inédit de Chaplin, retrouvé par son fils Michael. Très belles joutes des six-cordes sous le regard impassible du contrebassiste qui ne dévie pas d’une once de sa walkin’ bass.
Avec son projet Bird Lives, le contrebassiste Edouard Pennes
pait son tribut à un grand ainé américain, l’un des inventeurs du bebop, Charlie Parker. Un quartet jazz classique avec Giacomo Smith – clarinette et saxophone ; Bastien Brison – piano et David Paycha – batterie mais aussi le quatuor Hanson et un autre en fond de scène, violon, violoncelle, hautbois et harpe. Ce set fait revivre la période du fameux Parker With Strings.
Le swing, le bop sont bel et bien là, chorus enlevés de sax alto, élégantes trilles au piano et les cordes qui enrobent le tout dans un exercice de style tout à fait réussi.
La nuit est là, on retrouve le pianiste Sullivan Fortner
dans un autre trio avec deux immenses instrumentistes, John Clayton à la contrebasse
et Jeff Hamilton à la batterie pour célébrer la musique d’Oscar Peterson.
Le pianiste américain aurait 100 ans cette année. Quelques thèmes, passés à la postérité, embellissent ce début de soirée, Satin Doll, Cake Walk, Wheatland ou en final la très belle ballade Hymn To Freedom créé en 1964 avec Ray Brown. Les trois compères sont très à l’aise avec ce répertoire,
pas de partition, cette musique est leur culture, leur background. Sullivan Fortner est un plus facétieux que la veille,
manifestement, il prend plaisir à revisiter ces thèmes et à converser avec ses deux amis, eux aussi tout sourire.
C’est le guitariste et chanteur Jalen Ngonda qui clôt cette soirée. La soul music façon Motownn est à l’honneur. Voix chaude, guitare cristalline.
Il y a autant de Marvin Gaye que de Sacred Soul dans la musique de ce jeune chanteur mais dans ses influences et ses arrangements, en filigrane, un brin de pop anglaise (Beatles) ou américaine (Beach Boys). Il a le soutien très efficace du batteur Ben McKone, du bassiste James McKone, du claviériste Adam Rust et même d’un percussionniste aux mains lestes.