#LiveReport : Cecile McLorin Salvant & Sullivan Fortner

Deux duos, quatre musiciens, deux sommets. Voilà à quoi nous avons eu la chance d’être conviés ce samedi 25 mai à l’Opéra de Nice, pour la dernière des Nice Jazz Festival sessions de la saison qui se terminaient donc par un concert de Cecile McLorin Salvant, accompagnée par Sullivan Fortner au piano, duo qui était précédé sur scène par François Arnaud (violon) accompagné de Jean-Yves Candela (piano).

Les premiers d’abord. Après avoir  salué la mémoire de Didier Lockwood, dont ils avaient assuré la première partie sur cette même scène deux ans auparavant, le duo commença son set par une reprise de la musique du film « Les Valseuses » de Bertrand Blier dont la musique était signée Stéphane Grappelli. Avec une grande complicité et une encore plus grande virtuosité , les deux hommes se lancent dans une série d’étourdissantes improvisations. Retour au calme avec le morceau suivant le fameux « Concerto D’Aranjuez », qui après une lente et solennelle introduction par François, s’emballe et débouche sur « Spain » la composition bien connue de Chick Corea, avec un Jean-Yves Candela rivalisant d’inventivité avec le maître. Un autre clin d’oeil, à Django Reinhardt celui là, avec une interprétation du célébrissime « Nuages« , puis le set se clôt sur une improvisation autour du fameux « Besame mucho » pris sur un rythme à trois temps. Un triomphe.

Puis arrivent sur scène Cecile Mc Lorin Salvant et Sullivan Fortner, sous un tonnerre d’applaudissements. Ils débutent leur set par un long extrait de « Street Scene » opéra du aux plumes conjuguées de Kurt Weil et Langston Hughes.

La magnificence est dés lors déjà au rendez-vous. Suit une très émouvante version de « La Solitude » de Barbara, une chanson capable d’arracher les larmes aux cœurs les plus endurcis. Moment de grâce .Retour aux standards avec « I Didn’t know what time it was » avec une très belle impro au piano de Sullivan Fortner, mettant en évidence ses racines néo-orléanaises, et son swing naturel. tout au long du concert, le duo alternera jazz et chanson française, et c’est donc une chanson de Brel, peu connue et dont je n’ai pu saisir le titre qui succède au standard de Rogers & Hart.Nous sommes réellement en présence d’un immense talent ce que la suite, alternant toujours chanson française et standards made in USA, démontrera de plus belle, avant le très swinguant (et protestataire) blues « Black, brown and white » du à la plume de Big Bill Broonzy qui clôtura le concert. Aucune « modernité » de surface ou de tentative d’être à la mode dans l’approche de CécileMc Lorin Salvant, mais plutôt un attachement très fort aux racines et à la tradition, ce qu’elle prouvera une fois  en revenant  après la standing ovation interpréter a cappella la ballade folk  »John Henry ». Frissons garantis. Un concert qui fera date !

Photos par Z@ius / Next Movement

www.cecilemclorinsalvant.com

www.sullivanfortnermusic.com

www.jean-yves-candela.com

www.francoisarnaud.com

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Ecrit par Gilbert D'Alto

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