#Chronique : Pujuila Quartet « Hypocrisis »

Quelle surprise que ce disque enregistré « live » à la Dynamo de Banlieues Bleues et édité par le label B records ! Les huit titres nous emmènent à la croisée d’esthétiques musicales différentes dans un tout cohérent bien qu’émotionnellement paradoxal, passant de l’ombre à la lumière, les compositions de Florent Pujuila, clarinettiste éclectique aussi à l’aise dans le classique que le jazz ou la musique contemporaine, ne s’accommodent d’aucune frontières musicales.

C’est jazz, rock, binaire, groovy, texturé et furieusement addictif. La section rythmique de Bruno Chevillon à la contrebasse et d’Éric Echampard à la batterie est tout simplement hallucinante de complexité, de force et de finesse conjuguée offrant à la trompette de Fabrice Martinez et la clarinette de Florent Pujuila l’assise parfaite à des chorus vertigineux et viscéraux, l’un des titres s’intitule d’ailleurs « viscerum ». Ici, rien de figé, l’écriture ciselée autorise toutes les directions, l’improvisation en maître mot, Florent Pujuila compose pour son quartet et cela ne saurait être joué par d’autres. Ce qu’il définit comme un jazz « de chambre » c’est cette conjugaison de l’improvisation et de la recherche timbrique et texturale mêlées à un gout prononcé des musiques qui pulsent à la complexité rythmique imparable. Les modes de jeux et l’utilisation d’effets électroniques comme cette distorsion sur la contrebasse dans le final de Sweet toad, titre ouvrant le concert qui confine à ce que l’on pourrait qualifier de « doom jazz », traduisent la volonté résolument contemporaine de s’affranchir de tout cadre académique et propulsent l’auditeur dans un tourbillon jubilatoire… Un choc !

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www.florent-pujuila.com

Ecrit par Jean-Christophe Bournine

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