#LiveReport : Jazz à Juan : Joshua Redman – Marcus Miller

Ce sont deux fins connaisseurs de jazz que le festival a invité à se succéder dans la pinède Gould : Joshua Redman et Marcus Miller, accompagnés de leurs groupes, l’ont magistralement démontré ce soir.

Le saxophoniste ténor Joshua Redman nous convie tout d’abord à une balade aux Etats-Unis en nous présentant son projet Where Are We, projet initié pendant le confinement : comment ne pas penser à la musique pour se balader virtuellement dans l’espace et le temps ?

Entouré, de bien belle manière,  par le contrebassiste Philip Norris, le pianiste Paul Cornish, et le batteur Nazir Ebo,

Joshua Redman introduit rapidement la chanteuse Gabrielle Cavassa,

qui l’accompagnera de sa voix parfois suave, parfois tonique dans cette virée américaine.

L’on commencera par Chicago, temple du blues et de la musique, pour arpenter ensuite les rues de Philadelphie (B.O. du film éponyme, créée par Bruce Springsteen) ; nous pénétrerons dans le mythique Hotel California immortalisé par le groupe Eagles. Moment magique, lorsque le saxophoniste rend un hommage appuyé et plein de grâce à son aîné John Coltrane avec le très beau Alabama. Pour clôturer le set, un clin d’œil amusé avec un morceau célébrant « The French Riviera ».

Très attendu par un public particulièrement nombreux, Marcus Miller rentre en scène.

Ou plutôt sa basse, tant, du début à la fin de ce concert mémorable, les doigts du musicien se confondent avec son instrument. Dès le premier morceau, Panther jusqu’à la géniale reprise de Come Together des Beatles, le bassiste nous offrira un jazz intelligent, virtuose, inspiré avec, surtout, toute l’âme que le talent mais aussi la maturité ont apporté à cet instrumentiste hors norme. Moment de grâce quand il entame Mr Pastorius, hommage au bassiste tragiquement disparu, mais aussi à son ami et mentor Miles Davis. Si Marcus Miller est incontestablement la vedette de la soirée il ne faudrait pas oublier ses musiciens qui, certes l’accompagnent mais magnifient aussi ses solos et chorus : Anwar Marshall à la batterie, Donald Hayes et son sax ténor, Xavier Gordon aux claviers et Russell Gunn à la trompette.

Ces musiciens se connaissent bien et on sent le respect du bassiste envers chacun d’eux lorsqu’il les cite -moult fois- et leur laisse souvent le devant de la scène. Une très belle prestation qui fit vibrer les spectateurs à l’unisson des quatre cordes de la basse de Marcus Miller, un grand monsieur du jazz.

Ecrit par Corinne Naidet

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