L’envoyé spécial du Jazzophone (qui a déjà sa place) est heureux de constater en ce fraîche soirée de janvier que le concert affiche complet ! L’ambiance cosy du Théâtre Alexandre III à Cannes, éclairage bleuté, sied bien au groupe qui va monter sur scène, le Florian Pellissier Quintet, eux qui a un album nommé Les Biches Bleues ou un thème intitulé Le Hibou Bleu.
Et c’est d’ailleurs vers le bleu de la Grèce qu’ils nous emmènent en ce début de set. Coup de foudre à Thessalonique (histoire vécue nous dit le pianiste) puis Colosse de Rhodes, deux titres extraits de leur dernier album de 2018, « Bijou Voyou Caillou ». Du jazz enjoué qui fait la part belle au deux solistes, Yoann Loustalot au bugle et Christophe Panzani au ténor, tant dans des phrasés à l’unisson que dans des soli incisifs.
Suivra, une reprise de Herbie Hancock en hommage à Martin Luther King I Had a Dream, introduit par la contrebasse mélodieuse de Yoni Zelnik.
Florian Pellissier se laisse alors aller à un long chorus au piano avant d’être rejoint par les deux soufflants. Changement d’ambiance, une marche lente martiale, piano-batterie, avant de s’envoler en free dès que trompette et sax lancent leurs souffles stridents, arabesques de notes qui se cognent, s’entrechoquent avant l’apaisement du rythme revenu à sa cadence première. On se dirige vers la fin du set, encore un ou deux morceaux dont un avec cinglant passage au bugle soutenu comme tout au long du concert par la frappe puissante et sèche, exempte d’esbroufe, du batteur David Georgelet. Le temps du petit rappel et la salle se vide lentement. Plus tard, dehors, autour d’un verre d’hiver, on passe un moment à bavarder, à échanger avec les musiciens venus nous rejoindre.