#LIVEREPORT : Mathias Levy Quartet – Les démons familiers

Dernier concert des Jeudis du Jazz à Cannes : la saison se termine brillamment avec le quartet de Mathias Levy.

Mathias Levy, au milieu de la scène, ferme les yeux, prend quelques secondes ; l’archet s’élève et le public du Théâtre Alexandre III va avoir la chance d’écouter une heure et demie de musique inventive, érudite et ludique.

Avec ses complices Thomas Enhco au piano, Jérémy Bruyère à la contrebasse

et Mathieu Chazarenc à la batterie (il n’y en avait qu’une ???), le violoniste présente son dernier album, « les démons familiers », des compositions personnelles, très personnelles. Pas de setlist prédéfinie, ils joueront les morceaux au hasard de leurs propositions, l’improvisation est à tous les niveaux avec ces musiciens pour qui le verbe « jouer » prend de multiples sens ; certes du premier morceau Beyrouth au dernier rappel En cascade chacun joue de son instrument, mais aussi avec. Ainsi, Mathieu Chazarenc n’hésite pas à « percuter » caisse claire et cymbales de toutes les manières possibles utilisant son propre corps comme caisse de résonance.

Thomas Enhco ira chercher des sons particuliers dans le ventre de son piano qui s’accordent parfaitement avec les couleurs de morceaux ensorcelants comme Petites différences ou bien encore Arabesques.

Quant aux cordes du violon de Mathias Levy et de la contrebasse de Jérémy Bruyère, elles auront été (bien) traitées de multiples façons pour nous livrer toutes les histoires, colorées, tendres ou plus dramatiques, tous les voyages où nous entraînent les compositions du violoniste. Enfin, les auditeurs auront ressenti à quel point chacun des musiciens s’amuse sur scène, les uns avec les autres, à donner une polysémie à chaque composition, que nourrit leurs immenses cultures musicales de Bach à Bartok, de Monk à Rage Against The Machine. Les influences sont multiples, se baladant dans le temps et dans l’espace, mais le quartet innove constamment, offrant au public médusé et enchanté un jazz réinventé, tout à la fois savant et accessible, classique et contemporain.

Un final magnifique pour cette saison au Théâtre Alexandre III qui nous ferait presque espérer que l’automne arrive vite ! Presque…

Ecrit par Corinne Naidet

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