#CHRONIQUE #SOUVENIRS #70ANS NICE JAZZ FESTIVAL : Hip Hop Don’t Stop

Mes souvenirs du festival évoquent souvent des moments de jeunesse. Le concert dont je savoure encore les images dans ma mémoire remonte au 23 juillet 2005, lorsque le Nice Jazz Festival se produisait à Cimiez. 13 ans déjà ! Une paye… Sans surprise, presque tous mes souvenirs les plus marquants font revivre ce joyeux bousin qui prenait vie chaque été aux Arènes.

L’écrin bucolique d’oliviers s’apprêtait alors d’air de kermesse, traversé par les fumerolles des grills et des rôtissoires, dont les vapeurs grasses piquaient les yeux et creusaient l’appétit. Sous les guirlandes lumineuses, d’aucuns dansaient frénétiquement, d’autres choisissaient de se prélasser sur l’herbe des jardins… et pour les plus impécunieux (dont je faisais parfois partie), ils tentaient de se frayer un chemin improbable à travers les clôtures, quand le site n’était pas encore transformé en place forte.

Ce 23 juillet 2005, aucune hésitation : je n’aurais raté cette soirée pour rien au monde. Ma place était réservée bien en avance, et pour cause : pour la première fois au festival, la soirée était consacrée aux ténors du hip-hop, des artistes légendaires qui ont écrit l’histoire du mouvement. Sugarhill Gang, Kurtis Blow, Big Daddy Kane et les Brand New Heavies sont programmés la même soirée. Nous n’étions pas nombreux ce soir-là à nourrir le même enthousiasme : en termes d’entrées, la soirée fut un flop. Et pourtant, les « vibes » étaient magiques. Les plus grands old timers débitaient leurs plus grands hits : Rapper’s Delight et The Message pour le Sugarhill, « The brakes » pour Kurtis Blow, Ain’t No Half Steppin chez Kane, chacun y va de sa machine de guerre pour faire lever les bras et provoquer sourires et cris de joie chez les b-boys de province que nous étions. Au sein de l’arbre phylogénétique du jazz, le hip-hop occupe l’une des dernières branches. Le chaînon manquant ? Sans doute James Brown. Ce soir-là, nous étions heureux que le festival rende hommage aux pionniers d’un mouvement qui se soutient de ses racines, dont le jazz fait partie.

http://www.nicejazzfestival.fr

Ecrit par Benjamin Grinda

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