R.I.P. Claude Bolling

Nous venons d’apprendre avec tristesse le décès de Claude Bolling, né à Cannes en 1930, ancien élève du Conservatoire de Nice, et sans conteste le pianiste de jazz français le plus connu au monde, décédé à son domicile de Saint-Cloud le 30 décembre 2020.

Il commence très tôt par la musique classique ; puis, enfant prodige, après avoir découvert le jazz qui immédiatement l’enthousiasme, joue dès l’âge de 14 ans de façon professionnelle avec Lionel Hampton et participe aux concerts organisés par le Hot Club de France à l’École normale de musique de Paris. En 1948, à la Grande semaine du jazz, il accompagne Chippie Hill. Au début des années 1950, il joue et enregistre avec Roy Eldridge Fireworks et Kenny Clarkele grand batteur américain installé en France.

Compositeur prolixe, il écrit des concertos hybrides jazz-classique, un peu à l’image de ce que fait son ami Michel Legrand, mais sa vrai passion reste le jazz : « Claude Bolling parmi les meilleurs musiciens de Paris, fait de la musique de jazz sa vie, ses repas, il en mange, il mange avec ses notes… » écrivait de lui un critique au milieu des années 60. Comme Michel Legrand aussi, il se se rapproche  à la même époque du monde de la chanson de variétés, et va composer pour les vedettes de l’époque, privilégiant ceux ou celles qui comme lui, ont une oreille pour le jazz, Sacha Distel, Henri Salvador, Brigitte Bardot (initiée au jazz par Distel) , Juliette Gréco, et d’autres. Il est également à l’origine de la création d’un quatuor féminin au style yéyé qui collectionnera les tubes dans les années 1960, Les Parisiennes.

Puis dans les années 70, il se lance dans la musique de films et écrit les partitions musicales de quelques très grands succès, dont la plus célèbre reste sans doute la musique de « Borsalino », qui comme celle d’un autre grand succès du film policier de la même époque, américain celui là, « l’Arnaque », était basée sur le ragtime.

Claude vouait d’ailleurs un culte aux Etats-Unis, qui le lui rendaient bien, l’accueillant au Carnegie Hall ou à Hollywood.   Dirigeant pendant plusieurs saisons l’orchestre du Palm Beach de Cannes, il y accueillit plusieurs grandes vedettes nationales et internationales. Il participera aussi plusieurs fois à la Grande Parade du Jazz à Nice avec son Big band. Un très grand monsieur que le monde du jazz et du cinéma (et singulièrement votre humble chroniqueur, également cannois de naissance) regrettera énormément.

Ecrit par Gilbert D'Alto
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