#Jazz & #Soul : Bettye Lavette : le baiser de Dylan !

Ce fut une soirée inoubliable, grâce à la prestation de cette grande dame, qui a marqué les esprits : Betty Lavette aux arènes de Cimiez pour le Nice Jazz Festival de 2004 ! Si elle vient de la musique soul, elle a intégré facilement blues, rock et funk… Mais de là à revisiter Bob Dylan sur tout un album !

A 16 ans, avec le label Atlantic, elle figure dans les hits des années 60 avec My Man – He’s a Lovin’ Man, Let me down easy… Elle fait des tournées prestigieuses avec Otis Redding, James Brown… Mais ce n’est pas facile d’avoir un contrat sérieux pour un album avec une maison de disques digne de ce nom. Elle devra attendre début 80 pour être avec la fameuse Motown ! Mais qui a repris Bob Dylan ? Tant d’artistes dont Jimi Hendrix qui a rendu célèbre la chanson « All Along The Watchower », reprise d’ailleurs par Neil Young, Eddie Vedder & Pearl Jam, U2… On a aussi The Byrds Play Dylan, qui est un album hommage de compilation issu de 45 tours de 1965 à 1970… Tina Turner s’y était aventurée également. Ou ce disque de Bryan Ferry Dylanesque (2007) remarquable dans ses versions réadaptées exquises !

Revenons à Betty Lavette, lors d’un festival en Italie, après son concert elle quitte sa loge, elle se voit stoppée dans son élan par un agent de la sécurité, car Bob Dylan doit monter sur scène… Plus qu’énervée elle passe quand même, et tombe directement devant Dylan, marche à ses côtés, lui monte sur scène, et elle s’installe devant la scène avec ses musiciens. Elle crie « Hey Bob Dylan », il la regarde fixement, son bassiste lui dit qui elle est, il descend, se rapproche d’elle, il l’embrasse sur les lèvres, et remonte sur scène ! Est-ce pour ce baiser que Miss Betty Lavette excelle sur ce disque Things have changed se réappropriant Dylan ? Il est produit par Steve Jordan. Et ça vole haut, la voix de Betty Lavette donne encore plus de richesse dans l’émotion, avec un feeling à fleur de peau. Elle est complètement habitée, elle transcende les textes par sa manière de chanter, et c’est prestigieux ! Elle est bien entourée : de Steve Jordan à Larry Campbell (un des guitaristes de Dylan), Leon Pendarvis (pianiste), sur deux titres Keith Richards, et le Trombone de Shorty ! Du bon rock sur Do right to me baby. Et un poignant final Going, going, gone (du 33 tours Planet Waves). On sent dans son album nécessairement l’âme du groupe de 1966 à 1976 de Dylan : The Band qui avait su faire ce lien électrique du folk au rock ! Betty Lavette, fait encore mieux. Chapeau !



www.bettyelavette.com

Ecrit par Jack Lalli

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