Nina Papa « Evidencia »par Gilbert D’Alto
Ce nouvel album de celle qui est sans doute la meilleure chanteuse brésilienne de la Côte D’Azur est le fruit de deux longues années de travail de Nina avec ses musiciens : Béatrice Aluni , piano, Marc Peillon, contrebasse, Cédric Ledonne ou Alain Ruart , batterie , Frank Ledonne , percussions, sur des compositions originales écrites par Nina pour les paroles , en portugais ou en français ( le très beau « Cinq Terres », hommage à l’Italie ) et par Béatrice Aluni ou Marc Peillon, pour les musiques. Album aux couleurs d’ailleurs plus jazzy que bossa nova, même si le Brésil est présent tout au long du disque, et dans lequel sont aussi présents deux musiciens prestigieux, le jeune saxophoniste Baptiste Herbin, fabuleux, et le vétéran André Ceccarelli à la batterie. Un très beau disque qui va nous permettre de rentrer dans l’automne en gardant un goût d’été.
M&T@L : Hurlant (Alter-Nativ )
Par Jacques Lerognon
Après avoir rendu hommage au groupe Metallica en trio jazz, les trois membres de M&t@l, s’attaquent à un autre bastion, le mythique magazine de bandes dessinées Metal Hurlant. Le challenge était de composer et d’improviser à partir de six planches d’une expo à la Maison des Artistes de Chamonix. Peut-on imaginer du jazz S.F. ? Ils l’ont fait en 18 titres, 3 par planches de « Arzach et son Ptéroïde » ou « Un léopard ne peut pas changer ses taches » à « Univers parallèle » dont le troisième mouvement clos de façon magistrale et virulente l’album. Le saxophone de Thomas Puybasset mène la danse, instille la mélodie appuyée par le bassiste Laurent David, tous deux filtrés par de copieux pedalboards. Le batteur Maxime Zampieri propulse le vaisseau M&t@l vers un jazz progressif de la plus belle eau.
Ahmad Jamal, Marseille, 2017, Jazz Village par Benjamin Grinda
Dernier opus d’Ahmad Jamal, « Marseille » offre à la cité phocéenne un peu de lumière, celle-là même qui semble avoir éclairé certains moments de vie du grand pianiste de Pittsburgh. Accompagné de sa section rythmique désormais fidèle, le batteur Herlin Riley, le percussionniste Manolo Badrena et le contrebassiste James Cammack, le maître délivre ses dernières compositions avec la force tranquille qu’on lui connaît. N’en déplaise aux « ultras », Marseille n’est pas la première ville à laquelle rend hommage Ahmad Jamal. Fervent admirateur de la France, il s’était déjà énamouré de Paris. Cet album est ainsi, par-delà Marseille, un « cadeau à la France ». Malgré l’intérêt bien mesuré de l’interprétation d’Abd-El-Malik sur le morceau éponyme, Marseille est un cadeau, tant il sonne juste, et tant il émane l’élégance et le rayonnement du pianiste prodige.
Joseph Leimberg – Astral Progressions – World Galaxy / Alpha Pup Records 2016 par David Rompteau
Mesdames et Messieurs, le commandant de bord Joseph Leimberg vous souhaite la bienvenue à bord d’Astral Progressions. Tout au long du trajet vous voyagerez en territoire jazz, balades, hip hop, funk et, la méditation totale sera au rendez-vous. Musique stellaire s’il en est je ne peux que recommander l’écoute totale de l’album pour vous imprégner du message humaniste et positif de Joseph. Ici tout est réverbération, écho, spontanéité et chorus virtuoses. La production léchée apporte à Astral Progression un petit je ne sais quoi de Jazz funk très « Old School », en tout cas il s’agit bien de West Coast actuelle c’est certain. Le commandant de bord espère que vous ferez un bon voyage sur vos platines, car décidément, c’est une musique des étoiles qui a vu le jour.
French Monk
Thelonious Monk : Les Liaisons dangereuses (Sam Records/Saga Dist.)
Laurent De Wilde : New Monk Trio (Gazebo Records/L’Autre Dist.)
Le 10 octobre prochain, nous fêterons le centenaire de la naissance de Monk. La planète jazz tout entière est en effervescence pour contribuer à cet évènement.
Je suis ravi d’avouer que la France relève largement le défi grâce à deux albums.
Thelonious Sphere Monk, pianiste et compositeur le plus énigmatique du jazz reste une source intarissable d’inspiration pour des musiciens téméraires à la recherche de leur propre « sphère » .
Laurent De Wilde spécialiste mondial de Monk, de par ses recherches, articles, émissions , livres…partage son introspection, avec un projet inédit, New Monk Trio un disque entier, de musique de son idole pianistique.
Au programme douze morceaux : dix compositions connues et moins visitées ; un medley Monk Mix issu d’autres airs de Monk aux saveurs des îles…du Monk tropical ! la trouvaille de Laurent, et un hommage Tune for T.
Le groove est le dénominateur commun de toute cette sélection. Laurent de Wilde, fait revivre le côté fun et funky de ce maître du be-bop.
C’est bien là toute l’exemplarité et l’originalité de cette œuvre. Dès les premières notes du disque sonne un Misterioso relooké par un dérivé de soul, typique de notre époque…et le tout se conclut sur le sifflement de Friday the 13th !!
Les Liaisons dangereuses cet ultime trésor caché du jazz sera enfin révélé dans sa totalité , a l’occasion de cet hommage. La B.O.F. du film de Roger Vadim, sorti en 1960 était un enregistrement studio et pas encore un live inédit de Monk. Édité dans la confidence à l’époque il n’avait jamais été reédité, depuis. Cette oeuvre majeure, sort aujourd’hui, sous forme d’un double CD, qui réunit les morceaux utilisés dans le film,aussi de nombreux et vrais bonus .dont le making of de Light Blue un challenge rythmique de 15 minutes …la démonstration parfaite de la richesse des compositions de Monk.
La cerise sur ce gâteau , la présence de Barney Wilen ! Mais oui, cette séance historique, où en plus de Monk et de son quartet, est présent notre célèbre saxophoniste sudiste qui apportera sa French touch…comme il l’avait fait auparavant
avec Miles et la BOF d’ Ascenseur pour l’Échafaud !
Sir Ali