Jammin Juan 2021 ! Enfin ! Le salon des professionnels du jazz nous avait manqué. C’est dans l’enceinte du Palais des Congrès d’Antibes-Juan les Pins que nous retrouvons cette année de nouveau les musiciens, journalistes, producteurs, attachés de presse et autres modestes rouages du monde du Jazz.
Disons le tout net : le choc pour votre serviteur eut lieu le premier jour avec la performance de Laura Prince. Magnifique métisse franco-togolaise et chanteuse de grand talent. Sur des rythmiques jazzy ou soul, épicées de quelques pointes africaines ou antillaises, elle conquit l’auditoire au long de ses trop courtes 35 mn avec un répertoire jazz/ soul du plus bel effet, particulièrement mis en valeur par les accords de son pianiste Gregory Privat.
Un autre grand moment fut Baiju Bhatt & Red Sun, mené par l’extraordinaire violoniste indo-suisse Baiju Bhatt. Un quintet explosif qui allie jazz, rock et musiques du monde à travers des compositions originales. Un groupe soudé comme un poing, avec une forte expressivité, et aussi pas mal d’humour…
Le lendemain, nous fûmes favorablement impressionnés par le quintet de François Poitou, un plaisant mélange entre jazz et musique de chambre qui, s’il ne porte pas ma préférence, était néanmoins fort agréable.
Le groupe HØST ne fut, à mon avis, que moyennement convaincant avec son mélange Jazz/ Trip hop/ post-rock.
En revanche le trio du pianiste liégeois Igor Gehenot reçu toute notre attention avec sa musique qui allie intelligemment jazz, classique et sons actuels. Un nom à retenir.
Yusan fut pour moi la révélation de cette journée avec son mélange très personnel de jazz, de musique caraïbe, et de grooves africains, porté par la voix chaleureuse de la chanteuse Ann-Shirley.
Le soir venu, nous sommes allé écouter le quartet de l’accordéoniste corrézien Sébastien Farge, véritable virtuose qui est bien parti pour être l’un des grands noms de l’instrument, aux côtés de Vincent Peirani et Richard Galliano. Une musique simple (à écouter…), chaleureuse, qui oscille entre jazz, tango, musette et sons contemporains. Accompagné par un trio de grande qualité (Amaury Faye, piano, Gautier Laurent, contrebasse, Francis Arnaud, batterie) sa musique est un mélange passionnant qui met du baume au coeur. L’ancien accompagnateur de Ben Harper est un nom à retenir…
Le lendemain soir, nous assistions avec un grand plaisir à la prestation du Mansfarroll & Campana Project, orchestre afro-cubain de grande qualité, tous cuivres et percussions dehors. Abraham Mansfarroll Rodriguez (percussions et direction artistique) et ses hommes, firent monter la tension dans la salle du Palais des Congrès avec leur suite « Dizzy el afrocubano » hommage au légendaire trompettiste Dizzy Gillespie qui fut le premier à introduire les rythmes afro-cubains dans le Jazz. Un moment de pur bonheur, surtout lorsque l’excellente et affriolante chanteuse Aude Publes vint exhorter le public à se lever à danser aux sons de cet orchestre qui rappelait avec ses compositions les grandes heures de La Havane. Un final en beauté pour votre reporter.
Vivement Jammin Juan 2022.
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